« La presse écrite est en danger, il faut tout faire
pour l’aider ». C’est en partant de ce constat qu’Olivier Poivre d’Arvor,
le directeur de France culture, a choisi d’inviter six quotidiens nationaux à
passer, d’ici à l’été, une journée entière sur son antenne.
Un enjeu fort pour la
radio et la démocratie
« Aujourd’hui, le média radio se porte bien, gagne des
auditeurs, mais ce ne sera plus le cas à l’avenir si certains quotidiens
disparaissent, nous explique-t-il. Car c’est grâce aux journaux que nos
journalistes et producteurs réalisent des revues de presse, dénichent des
thématiques ou trouvent des experts. Sans les journaux, la presse audiovisuelle
n’existe pas ». Pour lui, il s’agit aussi d’un enjeu de démocratie, de
pluralité. « Que deviendront les contenus exigeants des rédactions de
presse écrite si les journaux disparaissent » ? Et, le moins que l’on
puisse dire, c’est qu’il n’est pas très optimiste : « si quatre des
six titres contactés (le Parisien-Aujourd’hui en France, la Croix, le Monde, le
Figaro, l’Humanité et Libération, NDLR) existent encore dans cinq ans, ce sera
bien ». Car ce n’est pas avec le numérique, dont le modèle économique
reste incertain, qu’ils s’en sortiront, estime-t-il.
Une journée toutes
les trois semaines
Concrètement, l’opération consiste à rapprocher, le temps
d’une journée (une toutes les trois semaines à partir de la fin mars), la
rédaction d’un quotidien avec celle de France culture. Toute la journée,
pendant vingt-quatre heures, de la Matinale de 6h30 à la nuit de France
culture, les équipes de la radio publique s’installeront dans les locaux du
journal, afin de donner la parole à ses journalistes… et montrer au million
d’auditeurs de la radio la richesse des contenus d’un quotidien, « pour
les inciter à aller l’acheter en kiosque, précise Olivier Poivre
d’Arvor. Il n’y a pas de raison que cela ne fonctionne pas, quand on voit
le succès de France culture papier ».
Didier Falcand