Jazz magazine fête cette année ses 60 ans. Et c’est un
véritable coup de jeune qu’il va connaître pour l’occasion, impulsé par ses
cinq nouveaux actionnaires.
Un plan de relance à
200 000 euros… pour commencer
Sarah Ténot, fille de l’un des fondateurs de Jazz magazine,
vient de céder la publication à un groupe de cinq investisseurs. Parmi eux,
Edouard Rencker, président du groupe de communication Makheia, prend la tête de
la nouvelle société éditrice du magazine, Jazz et cie. Pour lui, cette reprise
est « l’intersection » entre ses deux passions : la presse (il a été
journaliste économique) et la musique, puisqu’il est aussi un « petit
producteur de disques dans le jazz ». Outre ce rachat, les nouveaux actionnaires vont mettre, dans
une première tranche, au moins 200 000 euros pour financer le grand « plan de
relance » nécessaire pour remettre le journal, légèrement déficitaire, sur de
bons rails. « On lance une grosse étude de lectorat dans quinze jours, pour
piloter une nouvelle formule plus moderne, enrichie, avec de nouvelles
rubriques, que l’on espère pour la rentrée, peut-être en octobre ou novembre »,
nous apprend Edouard Rencker.
Un écosystème digital
Pour rajeunir le lectorat, il mise sur un écosystème digital
à construire. La première étape est la création de comptes Facebook, Twitter et
Linked’in dans les prochaines semaines. Dès juillet arrivera une application
tablette, gratuite pour les 6 000 abonnés du magazine, payante pour les autres.
Un site Internet, avec quelques éléments d’actualités, mais dont la fonction
sera surtout servicielle, verra le jour à la rentrée, ainsi qu’une application
mobile, partiellement payante, plutôt axée sur du contenu éditorial, en fin
d’année. « Nous avons une belle marque, poursuit-il. Je pense aussi à des
produits dérivés, comme des hors-séries, des beaux livres, un peu
d’événementiel, avec la coproduction de concerts… Et puis, pour les 60 ans du
magazine, à la fin de l’année, j’aimerais éditer un beau coffret de disques qui
retracerait 60 ans de jazz ». L’objectif est « d’être à zéro, en exploitation,
dès cette année ». Et pour que le journal s’autofinance, « il faut une
diffusion autour de 16 000 exemplaires », quand la diffusion France payée, pour
2013, était de 10 749 exemplaires.
Jessica Ibelaïdene