Si l’équipement en
supports mobiles (smartphones et tablettes) connaît toujours une forte
croissance en France, il faudra du temps pour que les objets connectés
s’imposent dans les habitudes de consommation des Français, constate Deloitte
dans son étude consacrée aux comportements des Français vis-à-vis de leurs
appareils mobiles.
Le mobile est bien ancré
dans les réflexes des Français
Pas de doute, pour Alexandre Buselli, associé conseil
responsable télécoms et médias chez Deloitte, « les Français sont ultra-connectés
avec une moyenne de 2,86 appareils mobiles ». Mais leur utilisation, elle,
reste plutôt classique. Celle du smartphone, par exemple, est encore centrée autour
des appels téléphoniques (88%) et des SMS (84%), alors que la messagerie instantanée
(12%), les appels vidéo (5%) et la VOIP (3%) sont très peu plébiscités. Autre
signe, « le paiement mobile peine à s’imposer malgré l’engouement des
early adopters, poursuit-il : 65% des personnes interrogées ne se
déclarent pas prêtes à utiliser leur mobile comme moyen de paiement et plus de
la moitié (55%) n’est pas familière avec les opérations liées au paiement
mobile ». L’activité la plus effectuée est purement informative : la
consultation du solde bancaire (36%) ou un achat en ligne (19%).
Peu d’intention
d’achat pour les montres et lunettes intelligentes
A la question « Quels appareils seriez-vous susceptible
d'acheter au cours des 12 prochains mois ? », les Français
plébiscitent le smartphone (28%), loin devant l’ordinateur portable (18%) et la
tablette (17%). Quant aux objets connectés, ils ont du mal à démarrer, puisque
le traqueur fitness n’obtient que 9% d’intention d’achat, devant la montre
intelligente (8%) et les lunettes intelligentes (2%). « C’est vrai que
l’offre n’existe pas encore, souligne Alexandre Buselli, et qu’un lancement
très grand public peut faire évoluer la situation très vite, comme Apple l’a
prouvé depuis l’iPhone ». Reste qu’une grande partie de la population
(plus d’un tiers) est réfractaire aux appareils mobiles.
Un enthousiasme
limité pour les applications
Autre volet de l’étude, Deloitte constate un enthousiasme
limité des Français envers les applications : seul un tiers en télécharge de
nouvelles chaque mois. Ce sont les utilisateurs d’iPhone qui se montrent les plus
friands : 13% d’entre eux en téléchargent plus de cinq par mois, contre 7% chez
les possesseurs de Samsung. « Sur ce marché arrivé à maturité, 89% des Français
rechignent à payer pour acquérir des applications payantes, rappelle Alexandre
Buselli. Le prix sera donc l’un des principaux challenges à relever ». Les
nouveaux entrants devront être sérieusement innovants s’il veulent se faire une
place sur le marché.
Didier Falcand