Invité le 21 octobre au colloque NPA pour donner sa vision
de la presse à l’horizon 2020, Marc Feuillée, directeur général du Figaro, a
fait part de certaines de ses convictions et de sa foi dans l’avenir. Extraits
choisis.
Une audience massive
et rajeunie
« Depuis 2008, les grands sites de quotidiens, comme le
Figaro et le Monde, ont enregistré une progression massive de leur audience, et
sont désormais passés, dans les classements OJD ou Médiamétrie, devant les
grands portails du Web. Cette progression devrait se poursuivre dans les années
à venir avec l’émergence des supports mobiles. La majeure partie de nos audiences
se fait d’ores et déjà en mobilité. Et l’on estime que cette audience pourrait
doubler, voire tripler sur les mobiles d’ici à 2018, par rapport à 2013. Cette évolution spectaculaire des usages a également
entraîné un rajeunissement de nos lecteurs/internautes. Au Figaro, il y a
désormais 10 ans d’écart entre l’audience Internet fixe et l’audience du print.
Exemple, 37% des 18-24 ans déclarent accéder à nos contenus en ligne ».
Vers un rapprochement
entre médias écrits et médias audiovisuels
« Le développement d’une production multicanale, sept
jours sur sept, nous a obligé à renouer avec une information plus complète,
avec un traitement accru du sport, de l’info people ou d’infos servicielles. Du
coup, nous assistons à une convergence de plus en plus grande entre l’écrit et
l’image. Au Figaro, nous publions déjà 130 vidéos par jour, soit 13 millions de
vidéos vues par mois. En 2020, médias audiovisuels et médias écrits se seront
davantage rapprochés ».
Un vrai défi
économique
« Comme le numérique exige de lourds investissements,
il est essentiel pour nous de mieux monétiser nos audiences. En 2014, la
croissance des recettes publicitaires digitales du Figaro devrait compenser la
baisse sur le papier. Aujourd’hui, la publicité digitale représente 30% du
chiffre d’affaires publicitaire du quotidien et 20% du chiffre d’affaires
publicitaire de la marque. Et il devrait atteindre les 50% en 2020 ».
Cap sur l’Afrique
« L’Afrique représente pour nous un potentiel important
de développement. Nous allons nous y attaquer par le biais des services et des
annonces classées, sur une offre plutôt haut de gamme. Nous allons investir
dans les mois qui viennent en Afrique du nord, très exactement au Maroc ».
Propos recueillis par Didier Falcand