Le mensuel, dirigé par Camille Dorival, est en pleine
transformation. Après le lancement d’Alter éco plus, publication 100% digitale,
le print va connaître un coup de jeune, et un hors-série va devenir un titre à
part entière. Le but : redynamiser les ventes, tout en investissant dans le
numérique.
Une diffusion qui
s’effondre
Depuis 2012, Alternatives économiques a été rattrapé par la
crise de la presse, et Camille Dorival, sa directrice générale, la perçoit dans
trois éléments. « Les abonnements sont en baisse d’environ 10% par rapport à
l’automne 2013 (61 386 exemplaires en juin 2014, sur une diffusion France payée
de 89 297 exemplaires, NDLR). Les ventes en kiosque s’effondrent (avec des
ventes au numéro en recul de près de 17% sur l’année 2013/2014, selon les
chiffres de l’OJD) et la publicité aussi, avec un chiffre d’affaires de 450 000
euros en 2014, soit une baisse de 100 000 euros». Résultat : en 2014, le
chiffre d’affaires sera de 6,4 millions d’euros, contre 6,5 millions en 2013,
et les pertes seront supérieures à 250 000 euros, après une année 2013 qui
n’était pas non plus à l’équilibre. « Si l’on ne redresse pas la barre, on
court un vrai risque », estime Camille Dorival. Se renouveler est donc
impératif pour le groupe.
Une nouvelle formule
en janvier
Le mensuel va profiter de 2015 pour s’offrir une cure de
jouvence sur le print, avec une nouvelle formule à découvrir dès janvier.
Principal changement, le chemin de fer réorganisé avec des rubriques
thématiques : « France », « International », « Environnement », « Entreprise »,
« Initiatives ». « Nous parlions déjà d’environnement et d’entreprise, mais les
sujets étaient peu valorisés et éparpillés dans tout le magazine, explique la
directrice générale. Créer ces rubriques nous permet de donner plus de
visibilité à ces questions. Par ailleurs, la rubrique « Initiatives » valorise
ce qui se fait sur le terrain, des entreprises positives que l’on peut
reproduire ». La Une et la maquette vont aussi être modernisées et le format réduit
d’un centimètre sur la hauteur pour être plus proche d’un format de news magazine.
Alternatives
économiques poche devient un titre propre
La nouvelle formule a pour ambition de redynamiser les abonnements
et les ventes en kiosque, et de redonner de la visibilité au titre. Et, pour
cela, Alternatives économiques ne manque pas d’idées. Après avoir réalisé un
premier hors-série en partenariat avec Ouest-France (cf. les Clés de la presse
du 19 décembre), Alternatives économiques poche va devenir un titre à part
entière. Cet ancien hors-série deviendra un trimestriel à partir de février et
sera vendu 9,50 euros. « On restera sur un numéro majoritairement
monothématique, mais nous allons ajouter des rubriques récurrentes autour de
l’économie sociale, circulaire et collaborative, poursuit-elle. Il sera plus
tourné vers les territoires et l’économie citoyenne ». Puis ce sera au tour des sites Internet et des applications
de bénéficier d’une refonte, en s’appuyant sur les savoir-faire acquis grâce à
Alter éco plus, lancée en novembre, et qui a dépassé les 2 000 abonnés.
Jessica Ibelaïdene