La situation s’améliore par rapport aux deux dernières
années, mais les recettes publicitaires nettes des médias ont continué à
décroître au premier trimestre. Selon l’Irep, le recul est 2,9%, à 2,025
milliards d’euros, par rapport au 1er trimestre 2014. Seule la
télévision parvient à repartir à la hausse (+3,1%). La presse, elle, plombée
par les quotidiens gratuits et les quotidiens nationaux, affiche toujours un
recul important (-8,5%).
La télévision repart
à la hausse
Après avoir stabilisé sa situation en 2014, le média
télévision a retrouvé le chemin de la croissance au premier trimestre, avec des
recettes nettes (hors Internet, qui n’est pas pris en compte par l’Irep au
niveau du trimestre) en hausse de 3,1%, à 736 millions d’euros. « Une
belle performance », selon Philippe Legendre, directeur délégué de l’Irep,
dûe à la fois a ux chaînes historiques et
aux offres de complément (TNT gratuite et chaînes payantes). Et la progression
pourrait être plus importante si le parrainage n’avait pas baissé de 12,6% en un
an.
La radio et la
publicité extérieure à la peine
La télévision prend ainsi le relais de la radio qui, après
s’en être très bien sortie ces dernières années, subit un certain décrochage
avec un recul de 4,6%, à 117 millions d’euros, alors qu’elle était encore en
très légère hausse (+0,8%) au premier trimestre 2014. Même constat pour la
publicité extérieure, qui abandonne 2,1%, à 235 millions d’euros, alors qu’elle
avait fini l’année 2014 sur une note positive (+0,8%). Une situation qui
s’explique par le recul brutal de l’outdoor (notamment les 4 x 3), en baisse de
10,9%, quand tous les autres segments (transport, mobilier urbain, shopping et
digital) sont soit stables, soit en progression.
Une prime à la presse
locale
En presse, c’est du côté de la locale qu’il faut chercher
une certaine résistance. Les hebdos
régionaux limitent ainsi la casse (-2,6%, à 28 millions d’euros), et
feraient encore mieux sans la baisse des petites annonces, puisque la publicité
commerciale finit le trimestre avec un recul limité à 0,4%. De leur côté, les quotidiens régionaux limitent la
baisse, avec des recettes nettes en recul de 4,8%, à 173 millions d’euros
(-9,6% au premier trimestre 2014).
La situation est plus compliquée pour la presse quotidienne nationale (-12,2%, à 40 millions d’euros), les magazines (-10,5%, à 183 millions
d’euros) et la presse quotidienne
gratuite d’information (-21,6%). « Nous ne prenons certes pas en
compte les recettes numériques sur le trimestre, mais elles ne compenseraient
pas un tel recul », précise Philippe Legendre, qui maintient sa prévision
de baisse de 1% des recettes publicitaires pour l’année 2015. Notamment parce
que l’économie française a enregistré au 1er trimestre de bons
résultats avec une croissance du PIB de 0,6% et une consommation des ménages en
hausse de 0,9%.
Didier Falcand