En deux jours, cette semaine, les 3 et 4 juin, l’autorité de
la concurrence a validé, coup sur coup, deux des grandes opérations
capitalistiques qui font l’actualité de la presse depuis plusieurs mois. Les
ventes du groupe Express-Roularta et des Journaux du midi vont pouvoir être
bouclées dans les jours qui viennent.
La vente du groupe
Express-Roularta à Patrick Drahi conclue le 9 juin
L’Autorité de la concurrence a rendu, le 3 juin, un avis
favorable à l’acquisition de Libération et du groupe Express-Roularta à Patrick
Drahi. Elle a considéré, dans un communiqué, que « cette opération n'était
pas susceptible de porter atteinte à la concurrence dans la mesure où elle ne
crée pas de chevauchement d'activités sur les marchés de la presse ». D’autant que
le nouveau groupe, Altice média group, aura face à lui « des concurrents
importants, comme le Monde ou Lagardère active ». Selon nos informations, un
comité d’entreprise extraordinaire doit avoir lieu au groupe Express Roularta
le 8 juin, afin de conclure la vente le lendemain, 9 juin. Altice média group
va être constitué d’une trentaine de titres dans la presse quotidienne,
magazine, grand public et professionnelle (Libération, la vingtaine de titres
d’Express-Roularta, les sept magazines du groupe de Marc Laufer, Newsco), d’une
télévision (i24 news), d’événements (les salons de l’Etudiant, les salons
professionnels de Newsco group)… A date, le groupe pèse entre 270 et 300
millions d’euros et emploie 1 000 salariés. Bernard Mourad prendra en charge la
présidence du groupe, Marc Laufer la direction générale. Par ailleurs, Bruno
Ledoux devrait troquer ses 50% de Libération contre 10% du nouvel ensemble. «
Je m’occuperai, avec Bernard Mourad, de la partie stratégie et acquisition »,
a-t-il expliqué aux Echos. Des acquisitions notamment prévues à l’international.
La Dépêche du midi
devra respecter quelques conditions pour la reprise des Journaux du midi
Sur le dossier de vente, par le groupe Sud Ouest, des
Journaux du midi (éditeur de Midi libre, de l'Indépendant et de Centre presse
Aveyron), à la Dépêche du midi, l’autorité de la concurrence a donné son
autorisation sous conditions. Pour elle, « l'opération placerait le groupe
la Dépêche du midi en situation de monopole sur les marchés de la presse
quotidienne régionale dans les départements de l'Aude et l'Aveyron ».
Certes, « l'opération n'entraîne pas de risque d'augmentation des prix
dans ces deux départements, mais elle risque de conduire à une
homogénéisation du contenu des titres, au détriment des lecteurs qui subiraient
une réduction de la qualité et de la diversité des journaux de presse
quotidienne régionale ». Pour y remédier, la Dépêche du midi, également
propriétaire de la Nouvelle république des Pyrénées et du Petit bleu de
Lot-et-Garonne, s’est engagé « à ne pas procéder à l'harmonisation des contenus
de ses titres, à maintenir des rédactions en chef distinctes et dédiées aux
différents titres et à poursuivre la diffusion de l'ensemble de ses titres de
presse quotidienne régionale dans l'Aude et l'Aveyron ». Un mandataire
indépendant, agréé par l'autorité de la concurrence, veillera au respect de ces
engagements.