Les clés de la presse

BNF-partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France, vient de lancer Retronews, un site donnant accès à trois siècles de presse, de 1631 à 1945. Explication avec Nathalie Thouny, directrice déléguée de BNF-partenariats.

 

Avec Retronews, l’objectif était de donner accès au fonds de presse conséquent dont dispose la BNF, « qui commence avec la Gazette, en 1631 », précise Nathalie Thouny, jusqu’en 1945. Au lancement, le site abrite 15 millions d’articles et trois millions de pages. « Le but est d’enrichir l’ensemble en numérisant un million de pages par an ». L’équipe du site a travaillé avec des enseignants pour « éditorialiser » le fonds, créer des dossiers pédagogiques et multimédias contextualisés. Retronews sera animé avec d’autres contenus éditoriaux. Deux journalistes feront chaque jour un clin d’œil à l’actualité et proposeront des rebonds. Chaque semaine, des éditos seront ouverts à des personnalités (journalistes, historiens, chercheurs…). Des recherches sémantiques, sur des sujets, des lieux, des personnages, seront possibles, pour une navigation poussée et optimisée. Le dernier aspect du site est communautaire. « Tout le monde peut créer des dossiers, avec des revues de presse par exemple, développe Nathalie Thouny. Et il sera bientôt possible de faire des fresques chronologiques également ».

Retronews s’adresse à une cible plutôt large. En premier lieu, il peut être un outil pour tout le secteur éducatif, enseignants et élèves, avec des dossiers et contenus pédagogiques utilisables pour des cours. « Le grand public, amateur d’histoire, peut aussi y trouver des informations qu’il n’aura nulle part ailleurs ». Les chercheurs et une cible plus professionnelle, en recherche d’archives de presse, « comme des journalistes, des maisons d’édition, des documentalistes », y trouveront aussi leur compte. Enfin, bientôt, « un enrichissement régional et local pourra aussi intéresser les généalogistes ».

« Tout le fonds est en consultation libre », explique la directrice déléguée de BNF-partenariats. Mais tout ne sera pas gratuit. Trois contenus éditoriaux élaborés avec les enseignants seront en accès libre, ainsi que la création de trois dossiers communautaires. Au-delà, il faudra un abonnement qui permettra aussi d’utiliser d’autres fonctionnalités. Les abonnements individuels sont à 15 euros par mois. D’autres, professionnels, donneront la possibilité d’ouvrir des droits de réexploitation, avec des tarifs selon le type de publication. Objectif : attirer un million de visiteurs uniques cette année et atteindre la rentabilité dans les deux ans. En plus des abonnements, le projet a bénéficié d’investissements d’avenir et Immanens l’a cofinancé. Pour se faire connaître, Retronews est totalement ouvert jusqu’au 30 avril (seule la réexploitation ne sera pas gratuite). Il compte aussi sur la presse, les réseaux sociaux et un événement qui aura lieu en septembre.