Le newsmagazine, racheté par les actionnaires du Monde en
2014, connaît depuis quelques jours une nouvelle crise. Alors que ses ventes
chutent, sa rédaction a déposé cette semaine une motion de défiance contre son
directeur de la rédaction, Matthieu Croissandeau, en poste depuis avril 2014. Qui
doit désormais redresser la barre.
Une rédaction
mobilisée
Matthieu Croissandeau a dû faire face, le 12 mai, à une
motion de défiance de la part de sa rédaction, votée par près de 80% de ses membres. La société des rédacteurs
l’avait déposée la veille après la mise à l’écart de ses deux adjoints, Pascal
Riché et Aude Lancelin. Aude Lancelin serait en voie de licenciement, Pascal
Riché réaffecté à un autre poste. Selon Libération, qui a divulgué la nouvelle
mardi, ce dernier « paierait les mauvais résultats de l’Obs sur le numérique,
dont il était chargé ». Quant à Aude Lancelin, son licenciement résulterait
d’une « dégradation de ses relations avec le directeur de la rédaction dûe à
[…] un fonctionnement « pas assez collectif » et [à sa volonté d’]orienter le
journal vers une ligne politique plus à gauche ». Le directeur de la rédaction
a justifié ainsi son choix auprès de l’AFP : « Nous avons lancé un plan de
relance il y a 18 mois, avec une nouvelle formule qui aujourd’hui a besoin
d’être adaptée pour franchir un nouveau cap. Pour cela, j’ai souhaité remanier
la direction pour enclencher une nouvelle dynamique ».
Une nouvelle formule
en juin
Pour y parvenir, il dispose du soutien de ses actionnaires (Pierre
Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse), qui lui ont renouvelé leur confiance.
A charge pour lui de redresser la barre rapidement. Malgré une nouvelle formule
en novembre 2014, couronnée par un changement de nom (passage du Nouvel obs à
l’Obs), le newsmagazine a enregistré un recul de sa diffusion France payée de
12,96 % en 2015, à 401 087 exemplaires. Une autre nouvelle formule devrait voir
le jour à partir de la mi-juin : « une nouvelle maquette, un rubriquage plus
précis et des dossiers de fond, précise-t-il. Il faut que le magazine soit plus
clair, plus engagé et plus proche des lecteurs ». Au passage, le mensuel
lifestyle O est arrêté, pour se concentrer sur le Web. « Nous allons mettre
l’accent sur les abonnements numériques », a promis Matthieu Croissandeau.
Justine Cantrel