Avec un marché publicitaire représentant 2,023 milliards
d’euros au 1er trimestre (hors digital), l’Irep observe une stabilité
encourageante, à -0,1% par rapport au 1er
trimestre 2015). Et si les recettes digitales étaient ajoutées, on flirterait
même avec les 2%. « Objectivement, c’est mieux, le marché se porte mieux
que l’année dernière », analyse Philippe Legendre, délégué général de l’Irep. Une « petite flamme » qui n’empêche pas l’Irep de rester très prudents. « La situation peut bouger
rapidement d’un trimestre à un autre et d’un média à un autre », prévient-il.
De nombreux médias se
redressent
La télévision est l’un des bons élèves de ce 1er
trimestre, avec des recettes publicitaires nettes s’élevant à 751 millions
d’euros. C’est 2% de plus qu’il y a un an. Une croissance en partie due à celle
des parrainages, qui progressent de 5,1% alors qu’ils ont longtemps été dans
une situation négative, souligne Philippe Legendre. Le cinéma bondit de 42,8%, avec des recettes de 22
millions d’euros. « C’est un petit marché qui fluctue rapidement, et avec une
amplitude forte. Nous y sommes habitués ». La radio (nationale) enregistre aussi de bons résultats :
+3,1%, à 120 millions d’euros. « On observe un phénomène de rattrapage, alors
que nous étions en retrait de 4,6% au 1er trimestre 2015. La tendance est
intéressante, même si elle ne rattrape pas encore tout ». Sur la publicité extérieure, en revanche, l’Irep voit « un
effet de rattrapage et d’amplification des recettes », puisque ce secteur croît
de 6,7%, à 251 millions d’euros, quand il reculait de 2,1% un an plus tôt. Dans
le détail, l’outdoor est à +1,9% (vs -10,9% au 1er trimestre 2015), le
transport à +4,8%, le mobilier urbain à +10,9%, le shopping à +17,8%, et le
digital à +12%. Les imprimés sans adresse passent également dans le vert :
+1,9% à 153 millions d’euros. Mais le courrier publicitaire continue de reculer,
même si de façon moins sévère : -3,9%, à 269 millions d’euros.
La presse toujours en
queue de peloton
La tendance à la hausse est encore plombée par la presse.
Ses recettes publicitaires nettes sont toujours en retrait au 1er trimestre :
-7,1%, à 457 millions d’euros (uniquement pour le print).
La presse quotidienne nationale (36 millions d’euros) perd
10,5% (-11% pour la publicité commerciale, -8,6% pour les petites annonces). «
Si on intégrait les recettes du digital, la PQN serait plutôt en recul de 6%,
tente de nuancer Philippe Legendre. Le digital permet de compenser le print,
mais de quelques points. Il représente 35% des recettes de la PQN sur la
publicité commerciale ». La presse quotidienne régionale (163 millions d’euros)
recule de 5,8%, dont 4,6% pour la publicité commerciale et 8% pour les petites
annonces. La presse hebdomadaire régionale « nous a toujours
habitués à des situations meilleures ». Effectivement, elle s’en sort avec une
baisse de -1,4%, à 27 millions d’euros. Les magazines font mieux que l’année dernière. Alors
qu’ils étaient en baisse de 10,5% il y a un an, ils enregistrent cette fois un
recul de 4,9% (174 millions d’euros). Enfin, la presse gratuite s’effondre de 16,6%, pour 56
millions d’euros. Ce qui s’explique en partie par la disparition de la version
papier de Metronews, à l’été 2015. Il n’y a plus que deux quotidiens
d’information, associés désormais à la presse d’annonces.
Jessica Ibelaïdene