Audrey Azoulay,
ministre de la Culture et la Communication, parle d’un « budget
historique » pour 2017, et se défend de toute visée électoraliste. Il ne
fait cependant aucun doute que le gouvernement souhaite envoyer un message, en
proposant un budget pour ce ministère qui atteint la barre symbolique des 10
milliards d’euros (+4%), et dépasse le seuil de 1% du budget de l’Etat (1,1%).
Concernant la culture, la recherche et les médias, la progression est de 5,5%, à
3,612 milliards (hors audiovisuel public, cinéma, aides au transport postal de
la presse et dépenses fiscales entre autres).
+2% pour la presse et les médias
Pour la presse et les médias, le budget progresse de 2%, à
294,31 millions d’euros.
- L’AFP bénéficie de 5 millions d’euros en plus (132 millions
d’euros au total), afin de lui « donner les moyens pour continuer à
rénover sa gestion et mener à bien ses investissements prioritaires.
- Les aides à la presse sont stables (+0,07%), mais le budget
de 127,84 millions d’euros attribué à ces aides prend en compte la création du
fonds de soutien à l’émergence et à l’innovation dans la presse (5 millions
d’euros en 2017), l’élargissement de l’aide au pluralisme local (+1,5 million
d’euros), et l’augmentation des crédits du fonds stratégique pour le
développement de la presse de 2,7 millions d’euros (+9,3%, à 32,4 millions
d’euros). Le ministère affirme par ailleurs que « les dotations des
principales autres aides à la presse restent stables » : 1,4 million
d’aide aux quotidiens régionaux à faibles ressources de petites annonces, 36
millions d’aide au portage, 18,9 millions d’aide à la distribution de la PQN,
13,2 millions d’aide aux publications nationales d’information politique et
générale à faibles ressources publicitaires, 119 millions d’aide au transport
postal.
- « Attentif à l’ensemble de la chaîne », le gouvernement
va mettre en place son plan de soutien au réseau des marchands de journaux
annoncé en décembre 2015 : le soutien à la modernisation des diffuseurs de
presse augmente de 60% pour s’établir à 6 millions d’euros. Par ailleurs,
l’exonération de la contribution économique territoriale va être systématisée
(coût évalué à 7,5 millions d’euros pour l’Etat).
- Le fonds de soutien aux médias d’information sociale de
proximité, créé en 2016 et ciblant tous les supports, sera doté de 1,6 million
d’euros en 2017.
Une redevance à 139 euros
Concernant l’audiovisuel public, Audrey Azoulay insiste sur
« le rôle qu’il joue dans notre société » en termes de création,
d’information et de lien social, et fustige « les alternatives évoquées
par d’autres », n’allant pas dans le sens de son indépendance et de sa
pérennité. Sans le nommer, c’est Nicolas Sarkozy qui est visé.
- Les avances à l’audiovisuel public augmentent de 1,6%, à
3,853 milliards d’euros. Une progression qui sera compensée intégralement (62,3
millions) par la redevance qui passe de 137 à 139 euros (1 euro pour
l’inflation + 1 euro de relèvement complémentaire). Les principaux bénéficiaires seront France télévisions
(+37,87 millions d’euros, à 2,510 milliards d’euros) et Arte (+10 millions, à
274,25 millions) afin de favoriser la création et de relancer la fiction
française, selon la ministre.
- La dotation de Radio France augmente de 5,5 millions
d’euros, à 612,3 millions, conformément au contrat d’objectif et de moyens.
- France médias monde va bénéficier de 7,5 millions d’euros
supplémentaires (pour 251,53 millions d’euros au total), pour accompagner,
notamment, le lancement de France 24 en espagnol à la rentrée 2017.
- Du côté de TV5 monde, la dotation gagne 1,4 million d’euros
(à 78,4 millions d’euros). Seul l’Ina reste stable, avec une dotation publique
de 89 millions d’euros.
Jessica Ibelaïdene