C’est un moment que Rolf Heinz, le président de Prisma
média, n’a pas hésité à qualifier d’historique pour le groupe, car c'est la première fois qu'il lance un pure-player, Business insider. Au sein du
pôle Premium du groupe, c’est la troisième licence signée avec un média
américain, après National geographic et Harvard business review. Et un
lancement qui s’inscrit bien dans les orientations suivies par le groupe.
Renforcer l’offre éditoriale autour de l’économie
Avec ce lancement, le pôle Premium bénéficie désormais de
« quatre marques globales » complémentaires sur le domaine de
l’économie, selon son éditrice, Gwendoline Michaelis. Avec le pure-player, il
s’agit d’informer pour délivrer ce qu’il faut savoir « maintenant ».
Capital se positionne sur le décryptage, pour comprendre et aider à se décider
« aujourd’hui ». Management est là pour anticiper et entreprendre
pour « demain ». Enfin, Harvard business review doit aider à se
projeter, pour réfléchir à « après-demain ». Avec 3,1 millions de
lecteurs sur ses différents supports, cette offre s’adresse à des influenceurs,
des CSP+ à fort pouvoir d’achat.
Cibler la nouvelle génération de leaders
Business insider lance également la digitalisation du pôle
dans sa globalité, et doit donner l’opportunité de cibler « la nouvelle
génération de leaders » et décideurs, explique Hubert Michaux, le directeur
de Business insider France. Aux Etats-Unis, le pure-player est le premier site
économique en audience (devant Forbes, Bloomberg, le Wall street journal ou
encore CNN money), avec 45% de lecteurs dans un foyer au revenu dépassant les
100 000 dollars par an, plus de 20% de 25-34 ans, 28% de millenials. Par
ailleurs, 44% du trafic vient des réseaux sociaux, 54% se fait sur mobile. Le
site en France sera gratuit, comme celui d’origine, et s’appuiera sur un modèle
publicitaire. Mais il y aura peu de place pour le display, Business insider
préférant le brand content conçu par un « studio ».
Objectif clairement affiché : toucher les millenials. Une première
opération sera en ligne dans les deux semaines. Une offre d’études
principalement BtoB sera aussi lancée en 2017. Répondant au nom de Business
insider intelligence, les études seront traduites, des données sur le marché
français pouvant être ajoutées.
Imposer un média « visuel, social et mobile »
Pour toucher son public, Business insider France s’appuie
sur une équipe éditoriale de quatre journalistes, dont Marie-Catherine Beuth,
qui a trouvé une clé pour « faire du Business insider » : le
« Ah bon factor ». Il faut créer la surprise à chaque fois que le
lecteur se connecte sur le site, piquer sa curiosité. Et surtout, trois aspects
ont un impact fort sur les contenus selon la responsable éditoriale :
Business insider est un média visuel, où l’image agit « comme un agent de
connaissance » ; un média social, « ce qui ne signifie pas uniquement
que nous sommes très actifs sur les réseaux sociaux, mais que nous avons une
façon de parler aux lecteurs pour le concerner, générer de l’engagement social
et de la conversation » ; un média mobile, « ce qui a un impact
sur nos contenus et la façon dont nous les présentons, pour interpeler le
lecteur en fonction du contexte dans lequel il lit nos articles ».
Objectif : convaincre un million de visiteurs uniques le plus rapidement
possible.
Jessica Ibelaïdene