La cour des comptes assassine le bilan Pflimlin à France télévisions
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«
La gestion de France télévisions manque de rigueur ». C’est ce qu’a
constaté la cour des comptes dans un rapport publié le 24 octobre. Après avoir
procédé au contrôle des exercices de 2009 à 2015, les sages ont formulé des
critiques sur la gestion du budget de la société publique, et émis quelques
recommandations. Visé par ces attaques, Rémy Pflimlin, président de France
télévisions de 2010 à 20015, affirme dans le Monde que « sous [s]on mandat,
l’entreprise a considérablement changé ».
Les
auteurs du rapport soulignent que les objectifs de création d’entreprise unique
n’ont pas été atteints. « Bien sûr, on peut toujours voir le verre à moitié vide, mais nous avons
considérablement avancé », se défend toujours Rémy Pflimlin. Le projet,
évoqué en 2010 puis présenté en 2012, est « très loin d’être achevé »
selon la cour : la différenciation éditoriale est jugée insuffisante, et la
stratégie de bouquet s’avère être un échec, puisque les chaînes accusent une
perte d’audience globale sur la période étudiée. Une « maîtrise des
dépenses est impérative », prévient la cour, pour qui la création de
Franceinfo est une « opportunité de créer une nouvelle dynamique dans ce
domaine ».
Les ressources humaines : un
domaine à regarder de près
Autre défaut du service public :
l’emploi. Les effectifs permanents devaient être réduits, ce qui n’a pas été
fait, et le recours à l’emploi non-permanent n’est « pas assez
maîtrisé ». De même, le temps de travail est « faiblement contrôlé ».
Tout ceci constitue un « obstacle au changement ». La cour des
comptes évoque également la question des achats de programmes, qui
représentaient 912 millions d’euros en 2015. Elle propose une « réforme de
la « filière de production […] France télévisions doit renforcer
son activité de distribution et de valorisation des programmes dont elle
détient les droits ».
Pour
s’attaquer aux défis que le groupe audiovisuel public doit relever (créer une
entreprise unique ; entreprendre une révolution numérique ; redéfinir
les missions de service public), la cour des comptes fait plusieurs
recommandations : améliorer la performance et la rigueur de sa
gestion ; accélérer ses réformes ; consolider la trajectoire de ses
recettes et revoir le modèle économique. Des chantiers désormais à la charge de
Delphine Ernotte, en poste depuis l’été 2015.
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