Le 2 novembre, Première, racheté
en mai dernier par le groupe le Film français, fait peau neuve. Nouvelle
maquette, nouvelles rubriques, repositionnement… les changements convergent
vers un seul objectif : inverser la tendance de la diffusion du magazine,
qui fête ses 40 ans cette année. Laurent Cotillon, directeur exécutif du Film
français et de Première, nous présente cette nouvelle formule.
Les Clés de la presse. Quels changements pourra-t-on observer le 2
novembre ?
Laurent Cotillon. Nous changeons de format, le magazine prend deux
centimètres en hauteur et un en largeur. Le changement de maquette qui en
découle est assez profond. Il ne s’agit pas d’un « lifting ». Nous
proposons une maquette plus moderne, plus élégante, nous avions envie d’un
« truc qui pétille ». Par exemple, une rubrique comporte une
typographie dessinée à la main. Sur le fond, nous avons décidé
d’arrêter de s’inscrire dans un magazine d’actualité sur le cinéma, car
l’actualité est vite débordée. Nous assumons ce décalage. Les lecteurs trouveront
de nouvelles rubriques, comme « ma scène culte », illustrée en pixel
art, dans laquelle un réalisateur raconte comment il a tourné une scène
précise ; des modes de narrations différents, comme « l’oral story »
(un assemblage de citations), et nous voulons retrouver notre rôle de
prescripteur. Nous allons évoquer les sorties de films beaucoup plus en amont,
et parler moins de ce que l’on n’aime pas que de ce que l’on aime.
Quels sont vos objectifs ?
L.C. Repasser d’ici un an à une diffusion au-dessus des
100 000 exemplaires (en 2015-2016, la diffusion de Première s’élève à 93 659
exemplaires, en baisse de 5,36% selon l’ACPM, NDLR). Nous souhaitons aussi
redresser les abonnements. Leur baisse est liée au redressement judiciaire du
magazine, l’ancienne direction n’ayant pas engagé les frais de relance. Le
mouvement d’inertie touche à sa fin, nous allons repartir à la hausse.
Peut-on attendre également des changements sur le numérique ?
L.C. Première rassemble une grosse communauté digitale. Depuis
septembre, le trafic du site est sur une pente ascendante, avec environ 3
millions de lecteurs par mois sur tous les supports (print compris). Le Web est
le moyen d’entretenir le contact entre deux parutions (le magazine étant passé
au rythme bimestriel au premier semestre 2016, NDLR). La refonte du site est en
cours et devrait être finalisée à la fin du premier trimestre 2017.
Depuis le rachat, avez-vous engagé des synergies avec le Film
français ?
L.C. Oui, Première est devenu partenaire du festival de la comédie
de l’Alpe d’Huez, avec lequel le Film français était également partenaire. Ce
sera aussi le cas pour un autre festival. Des opérations commerciales pour des
films vont être groupées entre le Film français et Première. Tout cela se met
en place, nous prenons un chantier après l’autre.
Propos recueillis par Justine
Cantrel