Marianne s’est
déclarée début janvier en cessation de paiement. Le tribunal de commerce de
Paris a accepté le placement de l’entreprise en redressement judiciaire, avec
une période d’observation de six mois. Son actionnaire, Yves de Chaisemartin,
nous explique son plan d’attaque.
Un projet à trois ans
« C’était une décision très lourde à prendre, mais j’ai
préféré agir », se justifie Yves de Chaisemartin, l’actionnaire principal de
l’hebdomadaire. Selon lui, la décision de placer Marianne en redressement
judiciaire, sous une période d’observation de six mois, permet de se
« donner le temps, le délai de respiration nécessaire pour rebondir et
s’intéresser à l’avenir ». Désormais, lui et ses équipes planchent sur un
projet à trois ans. « Nous allons réfléchir à quel journal nous voulons
produire, pour quels lecteurs, avec quels contenus. S’attacher aux enjeux de
fond », raconte-t-il.
Déjà des nouveautés
Premières décisions pour tenter de redresser le
journal : l’augmentation de son prix (passage de 3,50 à 4 euros), « qui
reste en dessous de la moyenne des news hebdomadaires », souligne-t-il. On
trouve également dans Marianne huit pages spéciale « présidentielle »,
appelées « Enjeux 2017 ». Leur vocation ? « Traiter de ce
qui intéresse vraiment les Français, expliquer, et comprendre »,
insiste-t-il. La fin du journal va aussi être revue, autour des thématiques de
culture, idées et consommation, et le cahier central débat et opinion va être
refondu, « pour permettre aux gens de s’exprimer ».
Le Web en ligne de
front
Ces pages seront complémentaires avec le nouveau site
Internet, qui devrait voir le jour d’ici à un mois. Marianne.net a doublé sa
fréquentation entre 2015 et 2016, passant à 4 millions de lecteurs en moyenne
par mois. « Delphine Legouté (rédactrice en chef depuis fin 2015, NDLR) a
ressuscité le site », estime Yves de Chaisemartin. Désormais, les équipes
réfléchissent à la vente à l’article, éventuellement un paywall… « Nous
souhaitons avant tout donner une grande place à l’interactivité, car s’il y a
bien une marque de presse qui a la légitimité pour laisser les citoyens
s’exprimer, c’est Marianne », conclut-il.
Justine Cantrel