Quatre mois après la mise en place de sa nouvelle formule,
le Parisien accélère sa transformation avec le lancement, au premier semestre,
d’une vague d’innovations éditoriales, print et digitale, et d’une nouvelle
plateforme commerciale. Ses objectifs : réussir sa mutation numérique,
rééquilibrer sa diffusion et séduire les annonceurs en mettant en avant ses lecteurs,
baptisés « early majorities ».
Le lancement d’une
application double-face en février
Si les contenus du quotidien continueront d’évoluer dans les
mois qui viennent, notamment autour du traitement de l’élection présidentielle,
c’est par le digital que le Parisien va attaquer sa transformation 2017.
« Nous allons lancer à la mi-février une appli double-face, annonce Sophie
Gourmelen, la directrice générale du Parisien-Aujourd’hui en France. Elle
remplacera les trois applications existant aujourd’hui : celle du
Parisien, Maville et l’appli foot consacrée au PSG ». Disponible sous iOs
et Android, elle proposera un fil d’actualité national et international et un
fil d’actualité locale, en jouant sur la temporalité des contenus, avec des
blocs d’information différents selon l’heure de la journée : un fil
transport le matin, un suivi de l’actualité à midi, des recommandations TV
en début de soirée… « Notre modèle économique est clairement payant, avec
un metered paywall proposant dix articles gratuits par jour », explique
Sophie Gourmelen, qui ne veut donner aucun objectif chiffré.
Une nouvelle offre du
dimanche et une Parisienne rénovée en mars-avril
L’innovation va aussi toucher le print avec une refonte de
la Parisienne, le supplément féminin mensuel, qui devient totalement bimédia.
« Nous voulons créer un féminin qui s’adresse à toutes les femmes et
s’inscrive dans une logique mobile first », précise-t-elle. C’est
d’ailleurs à travers un site mobile et une présence accrue sur les réseaux
sociaux que la marque va renaître fin mars sous la houlette de Marie
Lannelongue, qui a rejoint le groupe en décembre pour travailler sur ce projet.
Et il faudra attendre le 14 avril pour découvrir la nouvelle formule du mensuel
papier, qui sortira désormais le vendredi (et non le samedi) pour renforcer
l’offre du vendredi (jour de sortie du magazine et du supplément TV). Parallèlement, le Parisien planche sur le renforcement de
son offre du dimanche, « vraisemblablement pour la fin du 1er
trimestre », selon Sophie Gourmelen. Au programme, le renforcement du
traitement de l’actualité et le lancement d’un cahier « loisirs-détente
près de chez vous ».
Ces nouveautés s’accompagneront de la mise en place d’une
stratégie de recrutement d’abonnés. « Notre enjeu est de rééquilibrer la diffusion
du titre (344 183 exemplaires en 2015-2016 pour le Parisien-Aujourd’hui en
France, dont les deux tiers en vente au numéro, NDLR) pour être moins dépendant
du recul de nos ventes au numéro », souligne-t-elle.
Un nouveau
positionnement publicitaire
Le premier semestre sera enfin marqué par un redéploiement
commercial autour des « early majorities », une cible (34% de la
population française) très recherchée par les annonceurs. « Avec une
moyenne d’âge de 45 ans, actif à 63%, très présent en région (trois lecteurs
sur quatre) et premium (un sur deux), notre lectorat est loin de l’image qu’a
le marché publicitaire du Parisien, affirme Corinne Mregen, la présidente de la
régie Team média, qui commercialise les Echos et le Parisien. Pour faire passer
le message, elle a choisi de jouer la carte « de nouvelles écritures
publicitaires » avec le développement d’une offre de native advertising,
baptisée Like le Parisien, dont la première campagne a été publiée la semaine
dernière pour la Poste, à l’occasion du CES de Las Vegas.
Didier Falcand