Avec la
nomination, le 2 février dernier, d’un nouveau tandem à sa tête, Adrexo est
désormais prêt à attaquer son redressement pour retrouver le chemin de la
croissance. Les trois nouveaux propriétaires (Eric Paumier, Frédéric Pons et
Guillaume Salabert), qui ont finalisé le rachat à Sipa-Ouest France début
janvier, se donnent trois ans pour réussir leur pari, et s’engagent à ne
procéder à aucun licenciement. « Notre feuille de route est déjà écrite,
nous expliquent Eric Paumier et Guillaume Salabert. Il faut désormais la mettre
en musique ».
Une bonne connaissance du marché
Avec 30 millions
de pertes en 2016 (pour un chiffre d’affaires de 360 millions d’euros), Adrexo
a besoin d’une profonde remise à plat de son organisation et de sa stratégie.
Mais cela n’effraie pas les nouveaux propriétaires. « Quand nous l’avons
repris en 2011 avec Frédéric Pons, Adrexo colis était également en perte,
précise Eric Paumier. Cinq ans plus tard, Colis privé a triplé son chiffre
d’affaires (à 130 millions d’euros, NDLR), affiche une belle rentabilité, et
est l’un des leaders de la distribution de colis au domicile des
particuliers ». Avec Guillaume Salabert, patron de Cibléo, spécialisé dans
la distribution de journaux et l’échantillonnage, il compte faire de même, à
plus grande échelle. « Notre plan d’action est opérationnel, rappelle ce dernier,
car nous connaissons parfaitement le métier ».
Le 1er objectif :
revaloriser l’imprimé publicitaire
Leur premier
chantier passe par une revalorisation, auprès des annonceurs, de l’imprimé
publicitaire, « un média puissant, puisque nous touchons 24 millions de
boites aux lettres chaque semaine, et générateur de trafic », souligne
Eric Paumier. Une mission confiée à Sandrine Préfaut, jusque-là présidente de
l’agence média Vizeum (Dentsu aegis network), nommée coprésidente en charge de
l’activité commerciale. A elle de convaincre le marché publicitaire d’utiliser
Adrexo, en imaginant de nouvelles offres et services innovants et en engageant
l’entreprise dans l’amélioration de la qualité. De son côté, Hervé Estampes,
nommé président, devra piloter l’évolution du modèle social de l’entreprise et
de ses 20 000 salariés.
L’ambition : devenir leader de la
livraison de services et de la proximité
Mais pas
question de passer par un plan drastique de réduction des coûts. « Nous
sommes des entrepreneurs et des développeurs, insiste Eric Paumier. L’idée est
de conserver les équipes et de les former à de nouveaux métiers ». Il leur
faudra aussi mettre en place des synergies avec Colis privé et Cibléo, qui
seront tous regroupés sous l’enseigne Hopps group, dont l’ambition est de
passer de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulé en 2017 à 700
millions à fin 2019. Cela passera
bien sûr par un renforcement des activités existantes, mais aussi par la
création de nouveaux métiers comme le link (un papier A3 plié en deux pour
encarter les prospectus), de l’échantillonnage (en boîtes aux lettres, dans des
réseaux identifiés ou via des événements, ou par le développement de l’imprimé
publicitaire dans le numérique. « Nous allons aussi proposer aux médias,
en particulier les quotidiens régionaux, d’élaborer des partenariats
commerciaux, que ce soit dans les imprimés publicitaires, qu’ils pourraient
commercialiser, ou le portage », révèle Guillaume Salabert.
Didier Falcand