L’annonce, le 11 mai, par SFR, de l’acquisition de l’intégralité des droits de diffusion, en France, de la Ligue des champions et de la majorité de la Ligue Europa de 2018 à 2021, sur tous les supports et tous les formats, constitue un séisme dans le monde du football français. « C’est une date importante pour le groupe, confirme Michel Combes, le directeur général d’Altice. Nous changeons de dimension dans le domaine du sport ». C’est aussi un coup dur pour Canal+ et Be in sports, détenteurs des droits jusque-là, pour qui l’offre était un fantastique outil de recrutement d’abonnés. Le groupe de Patrick Drahi avait déjà ouvert une brèche dans leur monopole en emportant, en 2015, les droits du championnat anglais, dont les rencontres sont désormais diffusées sur les chaînes de SFR sport. L’autre grand gagnant de l’opération est l’UEFA, qui voit ses recettes doubler, passant de 160 millions d’euros annuels à plus de 350 millions pour les années 2018-2021. « Mais c’est inférieur au montant payé par BT au Royaume-Uni (466 millions, NDLR) ou aux droits de la Ligue 1 », tient à répondre Michel Combes à ceux qui trouvent le prix exorbitant.
Pour rentabiliser cet investissement, SFR a désormais une année pour peaufiner sa stratégie de diffusion sur ses chaînes de sport (les 350 matchs annuels ne pourront pas tous être diffusés en intégralité et en direct) et pour mettre en place des offres attractives d’abonnement, auprès de ses 18 millions de clients français, mais également auprès de tous les passionnés de football. Un défi qui ne lui fait pas peur : « en un an, nous avons réussi à créer cinq nouvelles chaînes de sport », rappelle-t-il.