Le groupe avait gardé la surprise
jusqu’au bout. Lagardère active lance, le 14 février, un nouveau magazine
papier. Destiné aux 12/15 ans, Webuzz s’intéresse aux stars de la génération
qui a grandi avec les réseaux sociaux. « Ce n’est pas parce qu’ils
n’aiment pas la presse que jeunes ne lisent pas de journaux, nous explique
Claire Léost, directrice générale des univers actualité et grand public de
Lagardère active, c’est parce qu’il manque un magazine consacré à leurs centres
d’intérêt à eux ».
Le constat
Dans le passé, les magazines pour
ados ont construit leur succès avec les stars de la télévision ou de la
chanson. Aujourd’hui, les idoles des collégiens biberonnés aux réseaux sociaux
sont les youtubeurs, influenceurs et autres stars de ces réseaux sociaux. C’est
en partant de ce constat, effectué par de multiples études, que les équipes de
Lagardère active ont imaginé Webuzz, comme elles avaient su le faire dans le
passé avec Salut les copains, OK ou Podium. « Ce n’est pas parce que le
groupe a fait du développement audiovisuel sa priorité que nous devons négliger
les opportunités qui se présentent dans la presse », estime Claire Léost.
Le positionnement
Webuzz se positionne clairement
comme un magazine bienveillant qui s’adresse à la fois aux garçons et
aux filles de façon divertissante et informative sur leur centre d'intérêt fédérateur, les stars du Web. « Nous allons bien sûr
parler de l’actualité des réseaux sociaux, des stars du Web comme des nouveaux
talents à suivre, mais le rythme mensuel va aussi nous permettre de prendre un
peu de recul, pour approfondir le phénomène, avec de grands entretiens (Norman
dans le 1er numéro, NDLR), des conseils pour devenir soi-même un
nouveau talent et des thèmes qui touchent aussi bien les filles que les garçons,
comme l'école, les parents, l'humour, le lifestyle, le gaming, la mode »,
précise Claire Léost.
Les
objectifs
Si la marque Webuzz sera aussi présente sur
Facebook, Twitter ou Instagram, « la valeur ajoutée est sur le
print », poursuit-elle. Le tirage du 1er numéro (100 000
exemplaires) donne une idée des ambitions de Lagardère : une diffusion de
80 000 exemplaires d’ici à un an, dont seulement 20 à 30 000
exemplaires en ventes au numéro (au prix de 3,95 euros). « Le modèle se
situe davantage sur l’abonnement, car les jeunes ont l’habitude d’acheter de la
musique ou de s’abonner aux chaînes Youtube », remarque-t-elle. Avec une
dizaine de pages de publicité par numéro, commercialisées par Disney Hachette
presse, qui connaît bien la cible, cela permettrait d’atteindre l’équilibre
d’exploitation.
Didier Falcand