Pif, le héros de Pif gadget, reviendra à la fin de l’été
sous la forme d’un hebdomadaire, édité par les éditions Pif, qui fait partie du
groupe l’Humanité. Lancé en 1969, arrêté en 1993 et réapparu à quelques
reprises à un rythme mensuel, puis transformé en neuf hors-séries, le magazine
revient cette fois-ci sans gadgets et modernisé alliant le papier au numérique.
Le Pif de 2018 s’annonce dépliable et en triple version : magazine, BD et
3D, tout en gardant la volonté d’innovation de l’ancienne version, ainsi que
ses valeurs humanistes. Suite au lancement d’une campagne de financement
participatif en ligne, Frédéric Gargaud, son responsable éditorial, nous
raconte les détails de ce projet.
Les Clés de la presse. Moins d’une semaine après le
lancement de la campagne de financement participatif, vous avez atteint 42% de
votre objectif. Êtes-vous satisfait ?
Fréderic
Gargaud. La campagne avance bien :
au bout d’une semaine, nous aurons dépassé la moitié de l’objectif. C’est très
encourageant, nous sommes très contents de voir que les gens nous
soutiennent ! Nous portons un projet important et radical pour un
personnage et un magazine historique. Nous reprenons le personnage créé en
1948, mais nous souhaitons s’adresser aux enfants, en essayant de réconcilier
l’écran et l’imprimé.
Le plaisir de la lecture est-il l’une de vos
préoccupations ?
F.G. C’est n’est
pas l’une de nos préoccupations, c’est la préoccupation ! On dit que les
enfants lisent de plus en plus, mais c’est faux. Il y a de plus en plus de
grands lecteurs, encouragés par leurs parents. En revanche, il y a un
décrochage au niveau de la lecture de la part des enfants. Nous voulons faire
un magazine pour toucher les enfants qui ne sont pas forcément des grands
lecteurs, justement pour les amener à la lecture. Nous allons les chercher là
où ils sont, sur Youtube et sur les écrans, et les ramener dans un support
imprimé. Donner l’accès à une lecture plaisir se situe au cœur de notre projet.
Quelles sont les nouveautés proposées pour cette
relance ?
F.G. Pif ne se
présente pas comme un magazine classique, cela pourrait intimider les enfants
qui n’ont pas l’habitude de lire. Le magazine a été conçu comme un accordéon
qui se déplie et peut être lu dans tous les sens. Notre maquette s’inspire
de l’écran, devant lequel les enfants passent des heures. Nous jouons la
bataille de l’attention avec Youtube. Notre pari, c’est d’associer au papier ce
qui captive les enfants sur le numérique, et pour cela, nous proposons un
contenu connecté. Nous utilisons la réalité augmentée : des animations 3D
et des vidéos qui surgissent à partir d’un élément physique. La magie du
numérique ouvre une porte au papier très intéressante du point de vue
pédagogique.
Quels sont vos objectifs de diffusion ?
F.G L’hebdomadaire
sera proposé à moins de 2 euros. Nous essayons de faire un magazine le moins
cher possible, car notre objectif est de faire un grand journal populaire et
largement diffusé. Forcément, plus nous baissons le prix, plus cela sera
faisable. Pour les premiers numéros, le tirage sera de 100 000 exemplaires. Il
faudra faire des ajustements pour la suite, mais nous espérons être à 70 000
exemplaires dans un an et demi.
Propos recueillis par Ylessa Stéphanie Oliveira