Moins d’un an après le décès de François-Régis Hutin, le
groupe Sipa-Ouest France a présenté, le 13 septembre, aux partenaires sociaux
sa vision à dix ans, qui passe notamment par un renforcement des synergies
entre les rédactions de Ouest-France, du Courrier de
l’ouest, du Maine libre et de Presse océan, « avec la volonté d’avancer
vers la mise en commun de moyens, de compétences et de contenus afin de
conforter le développement et le modèle économique du groupe ». Le plan,
qui décrit assez précisément les pistes envisagées, prévoit 70 suppressions de postes
et la fermeture de rédactions locales. Les organisations syndicales appellent
déjà à la grève.
70 suppressions de postes
Elaboré depuis plusieurs mois, le projet de réorganisation
est assez détaillé, département par département, et titre par titre. Dans le Maine-et-Loire,
la Sarthe et la Loire atlantique, les journaux vont mutualiser les contenus
liés aux informations locales et départementales. Résultat, une partie des
articles élaborés par le Courrier de l’ouest en Maine-et-Loire ou le Maine libre
dans la Sarthe serait reprise par Ouest-France. En Loire atlantique, ce sont
les contenus locaux et départementaux de Ouest-France qui seraient repris par Presse
océan. Dans le Finistère, Ouest-France réduirait ses moyens rédactionnels en
adaptant la pagination de ses éditions et en misant sur le numérique.
Les priorités
éditoriales
A l’issue du processus de redéploiement, les quatre
quotidiens contribueraient ensemble à la création des contenus numériques du
groupe, dans une logique commune d’information en temps réel (Web first). Pour
Ouest-France, les synergies pourraient permettre un renforcement des effectifs
dans vingt-sept rédactions locales et au sein de la rédaction parisienne. Le
journal envisage aussi l’ouverture d’un bureau à Bruxelles, le renforcement de
son pôle d’informations générales pour développer l’investigation, et la
création de postes d’animateurs de communauté (social media manager et
community manager). A l’horizon 2020, le groupe vise une audience de 5 millions
de lecteurs par jour et plus de 500 millions de pages vues par mois dans son
écosystème numérique.
Des appels à la grève
chez les organisations syndicales
Les organisations syndicales n’ont mis que quelques heures
pour réagir, en exprimant du scepticisme et de l’inquiétude. « La
direction fait fausse route et met le journal en danger », estiment-elles,
appelant l’ensemble des salariés à cesser le travail immédiatement. Les
rédactions de Ouest-France du Maine-et-Loire et de la Sarthe ont déjà déposé
des motions de défiance, évoquant « un énorme choc psychologique ».
Didier Falcand