Invité le 9 octobre de
l’Association des journalistes médias (AJM), Takis Candilis, directeur général
à l’antenne et aux programmes de France télévisions, en a profité pour annoncer
une partie de la nouvelle organisation qu’adoptera le groupe public d’ici à la
fin de l’année. Décryptage.
Le contexte
Après une carrière de producteur
audiovisuel, dans le groupe TF1 puis chez Lagardère studios, Takis Candilis a
été recruté en février dernier par Delphine Ernotte, la présidente de France
télévisions, au poste stratégique, et transversal, de directeur général à
l’antenne et aux programmes du groupe, avec la mission de « donner de la
clarté à l’ensemble de nos offres » explique-t-il. S’il reconnaît
l’existence de « lourdeurs à France télévisions », il estime aussi
« avoir sous-estimé l’engagement des collaborateurs », et ne cache
pas que les évolutions des usages en matière de consommation de la télévision
vont entraîner « une profonde révolution de nos organisation ».
La conviction
A l’heure de la montée en
puissance des plateformes de diffusion numériques et du replay, « il est
évident que les chaînes vont réduire la portée et la force de leurs
marques ». C’est pourquoi la nouvelle organisation, qui sera annoncée à la
fin de l’année, après le processus d’information des représentants du
personnel, abandonnera les hiérarchies verticales pour un organigramme plus
transversal avec une directrice des programmes du groupe (Nathalie Darrigrand, actuelle directrice de France 5) et une
directrice des antennes du groupe (Caroline Got, actuelle directrice de France
2).
Priorité au numérique
Le passage, à l’horizon 2020, de
cinq à trois chaînes linéaires (avec l’arrêt annoncé de France 4 et France O)
oblige également le groupe à revoir le positionnement et la programmation de
France 2, France 3 et France 5, tout en développant de nouvelles offres
numériques susceptibles de répondre à la mission du groupe de « toucher
tous les publics et toutes les communautés ». Tous les genres
(documentaires, magazines, flux) sont concernés : c’est pourquoi chaque
unité sera dotée d’un responsable numérique, en charge d’un budget spécifique
de production. Au total,
France télévisions doit investir 200 millions d'euros dans les programmes
numériques d'ici à 2022.
Didier Falcand