Les actionnaires du groupe Challenges (groupe Perdriel et
Renault) ont voté une augmentation de capital de 5 millions d’euros, permettant
au constructeur automobile (qui va injecter 2,25 millions) de faire passer sa
participation de 40 à 45%, a annoncé Claude Perdriel, le 16 janvier, lors d’un
point presse. Ces fonds supplémentaires seront destinés, à partir d’avril, à
financer un plan de développement visant à augmenter les ventes en kiosque.
En ligne de mire, les ventes en kiosques
Avec des pertes s’élevant à plus de 2 millions d’euros en 2018, le groupe
Challenges, éditeur de l'hebdomadaire éponyme, de Sciences et avenir, la
Recherche, Historia et l'Histoire, s'est lancé un pari osé :
augmenter de 30 à 40% ses ventes en kiosques de Challenges.
Actuellement, les ventes au numéro individuelles représentent, selon l'ACPM,
sur la période 2017-2018, seulement 7045 exemplaires, sur une diffusion france
payée de 202025 exemplaires (en baisse de 2,42%). Cette ambition périlleuse,
alors que le secteur des hebdomadaires d’actualité subit la crise de plein
fouet, se traduit par un renforcement des effectifs et une augmentation de 10%
de la pagination. La rédaction, qui comprend 55 cartes de presse, va accueillir
cinq journalistes supplémentaires et sa maquette de couverture sera désormais
scindée en deux sujets verticaux (un dossier de proximité et une enquête de
fond). Un budget de 1,2 million d’euros sera attribué à la promotion sur 40
numéros, notamment au niveau des points de vente. Claude Perdriel a par ailleurs évoqué l’incarcération à Tokyo de Carlos Ghosn,
le patron déchu de Renault-Nissan mis en examen dans trois affaires de fraude,
indiquant que ses déboires judiciaires et fiscaux n’impacteraient en rien la
gérance du groupe. « C’est un projet Renault, pas un projet Carlos Ghosn »,
a-t-il déclaré.
L’audio en voiture, une piste de croissance
L’un des chantiers de Challenges avec Renault, entré au capital du
groupe en décembre 2017, sera de développer de nouvelles opportunités
éditoriales et commerciales dans le domaine de l’audio et de la mobilité. Le
constructeur, très investi dans la conduite autonome, a remporté le trophée de
l’innovation technologique de la Presse au futur pour son projet baptisé AEX.
Cette plateforme vocale doit permettre à l’automobiliste de profiter de ses
trajets en voiture autonome pour s’informer et se cultiver grâce à une
plateforme agrégeant des médias. Le groupe a investi plus de 600 000 euros en
2018 pour développer une collection de podcasts sur les thèmes de l’économie,
de l’histoire et des sciences dans le but de les commercialiser à des
entreprises privées. La condition pour poursuivre cette production onéreuse
dépendra de la volonté de Renault d’acheter ces contenus. « Cela coûte cher
et on le fait quand il y a des recettes en face », a indiqué Vincent
Beaufils, le directeur de la rédaction.