Dès sa reprise de la Tribune en février 2012,
Jean-Christophe Tortora avait parlé de son ambition d’en faire un journal
économique multirégional. Il lui aura fallu sept ans pour réussir son pari avec
le lancement, le 15 février, d’une nouvelle formule de
son hebdomadaire papier, marquée par un nouveau format (berlinois), plus grand,
et un découpage en deux cahiers distincts. L’objectif : faire croître la
diffusion payée de la marque (print + Web) de plus de 20% dès cette année.
Une
nouvelle offre éditoriale
A l’heure des
grandes transitions numérique, écologique et sociétale, la Tribune veut s’affirmer
dans le paysage médiatique français comme « le journal du monde qui change ».
Pas question de concurrencer les Echos sur son terrain, « nous voulons
renforcer ce qui fait notre singularité, avec des contenus axés sur la
transformation de l’économie et sur les territoires français », explique
Philippe Mabille, le directeur de la rédaction. Cela se traduit dès aujourd’hui
par une nouvelle signature (Partageons l’économie), un format plus grand et un
passage en deux cahiers : l’un consacré aux transformations globales de
l’économie et des entreprises ; l’autre axé sur les territoires, avec un
traitement de l’actualité des 13 régions françaises avec des bureaux régionaux
ou des correspondants. Chaque mois, l’offre s’enrichira d’un troisième cahier
local, exclusivement dédié à une région ou une ville. « Mais elle sera
diffusée dans toute la France, afin de porter une information au niveau
national », précise Aziliz de Veyrinas, vice-présidente en charge du
développement.
Une
stratégie de croissance
Cette
relance s’inscrit dans une volonté affirmée de « solidifier notre projet
et notre modèle économique », dixit Delphine Chêne, la directrice générale
du groupe. Après avoir dégagé en 2018 un résultat d’exploitation de 6% du
chiffre d’affaires (10 millions, réalisé à 40% dans l’événementiel, 35% dans la
publicité et 25% dans l’abonnement et la syndication), l’ambition est de porter
rapidement la part de la diffusion au-dessus de 33% avec un chiffre d’affaires
proche de 13 millions d’euros d’ici à deux ans. Ce qui passe par une croissance
rapide du portefeuille d’abonnés (de 12 000 aujourd’hui à près de
15 000 à la fin de l’année) et des ventes au numéro (de 2000 à 5000
exemplaires en un an). Soit un total de près de près de 20 000
exemplaires. « Si l’on ajoute les 13 000 exemplaires de diffusion
qualifiée (7000 distribués dans les quelque 60 événements annuels et 6000 via
Air France, NDLR), nous serons proches d’une diffusion de 35 000
exemplaires, pour un tirage de 55 000 », précise-t-elle.
Didier
Falcand