Bien
décidé à ne pas rémunérer les éditeurs de
presse pour l'affichage d'extraits de leurs articles, photos et vidéos, malgré la transposition
en droit français de la directive sur les droits voisins qui doit s'appliquer dans quelques semaines, Google a entamé, le
25 septembre, un nouveau bras de fer en annonçant que le moteur de recherche n’affichera plus,
le 24 octobre, dans ses résultats que le titre des articles de presse et leurs
URL, sans la photo d’illustration ni les quelques lignes extraites des
articles, qui permettent à l’internaute de décider quel résultat correspond le
plus à ce qu’il recherche. À la place apparaîtra la mention « Aucune
information n’est disponible pour cette page ». Parallèlement, les
éditeurs qui souhaitent conserver photos et textes explicatifs devront le
demander à Google… et renoncer à toute rémunération.
Le moins que l’on puisse dire, c’est
que cette annonce, qui détourne délibérément l’esprit de la loi, a fait bondir
les acteurs du marché français. A commencer par le ministre de la Culture, Franck Riester, qui a jugé cette
proposition « inacceptable ». Pour lui, l'instauration d'un droit
voisin doit permettre un juste partage de la valeur produite, au bénéfice des
plateformes, par les contenus de presse ». De son côté, l’Alliance de la
presse d’information générale, qui regroupe tous les éditeurs de presse
quotidienne et de presse hebdomadaire régionale, s’est dite atterrée. « Cette décision, qui n’a donné lieu
à aucun échange ni aucune concertation, apparaît comme un véritable
contournement de l’esprit de la loi française et plus largement de la directive
européenne. Elle marque, encore une fois, la volonté de Google de ne pas
respecter les règles et d’abuser de sa position dominante pour imposer sa
propre loi ». Les discussions qui devaient réunir prochainement les
représentants de la presse d’un côté, et ceux de Google de l’autre, s’annoncent
compliquées.