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VSD réduit ses effectifs et lance un nouveau magazine sur la télévision

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VSD a lancé, le 2 novembre, un quinzomadaire consacré à la télévision avec un concept éditorial différenciant : une grille de programmes exclusivement centrée sur le prime-time. Ce lancement intervient après une réduction conséquente d’effectifs à la suite de la vente du magazine de Prisma à Georges Ghosn. Une cession litigieuse selon le repreneur, qui a porté plainte contre le groupe en raison « d’irrégularités », nous explique le patron de presse, ex-propriétaire de la Tribune, du Nouvel économiste et de France soir.
 
Un magazine TV concentré sur le prime-time
A compter du 2 novembre, VSD se décline en kiosques avec VSD TV, un « quinzomadaire » dédié au petit écran de 130 pages. Tiré à 50000 exemplaires pour son premier numéro-test, ce nouveau magazine doit s’écouler à 15 000 exemplaires pour atteindre son point de rentabilité. Un seuil bas qui s’explique par ses conditions de production. « Ce premier essai a été sous-traité par une société spécialisée dans la télévision, We TV, nous indique le directeur et repreneur de VSD, Georges Ghosn. Tout ce qui ne représente pas l’info vitale, le cœur éditorial du VSD print, est confié en externe à des partenaires. » Pour se démarquer de la concurrence, dans le marché encombré des guides TV, VSD TV fait le pari de se concentrer sur le prime-time, le carrefour d’audience de l’après-20 heures, et les nouveautés des plateformes de SVOD. Les incontournables interviews people, coulisses de tournage et les jeux sont également présents, dans un souci d’illustrer les pages avec de très grandes photos. « La stratégie est de vendre sans publicité dans un premier temps et en baissant les charges, car c’est moins coûteux que de rentabiliser des abonnés, poursuit Georges Ghosn. Il faut deux ans pour rentabiliser un abonné et nous en perdons 15 % par an. L’idée est de publier avec un coût de revient bas et de miser sur la vente au numéro, en comptant sur les piétons qui recherchent du service. »
 
Un imbroglio judiciaire et financier
Ce lancement s’intègre dans un climat social tendu au sein de la rédaction. Depuis la reprise du titre en juin 2018, rien n’est plus comme avant. Le magazine, dont le prix et la pagination ont doublé, est désormais mensuel et repose sur une rédaction de sept journalistes permanents, contre 28 lors du rachat. En août dernier, le titre a même été placé en redressement judiciaire. En cause, selon Georges Ghosn : un nombre plus important que prévu de départs via les clauses de cession que Prisma n’a pas accepté d’amortir. A l’origine, le rachat pour 1€ symbolique s’accompagnait d’une enveloppe de près de 2 millions d’euros pour éponger les dettes et assumer les indemnités de départs. Ces dernières ont finalement représenté 2,5 millions d’euros. « Nous pensions résoudre cela à l’amiable avec Axel Ganz [fondateur et ancien président de Prisma] mais Rolf Heinz [actuel président de Prisma] n’a rien voulu entendre et m’a laissé les ennuis financiers, justifie-t-il aujourd’hui. VSD a perdu 70 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulé, c’était une machine à perdre de l’argent. Lors de la cession, il y a eu des mauvais comportements de leur part : ils n’ont pas informé les abonnés du passage à la périodicité mensuelle, ils n’ont pas fait de lettre d’au revoir dans le dernier numéro ni de de pot de départs pour les rédacteurs. » Lors de l’audience du 17 octobre dernier, le tribunal de commerce de Paris a décidé de la poursuite jusqu’en février de la phase d’observation.
 
Moins de salariés, plus de prestataires de service
Pour redresser la barre, Georges Ghosn mise sur une politique de réduction des coûts de fonctionnement. « Nous réfléchissons à des méthodes modernes, notamment de télétravail, et à une nouvelle organisation en coworking, avec des locaux évolutifs plus petits», détaille-t-il. A l’heure actuelle, les derniers salariés du magazine sont installés dans des locaux non loin du parc Monceau, quartier chic de Paris. Ce déménagement dans de vastes bureaux s’expliquait à l’époque par le rachat d’un titre automobile de Move publishing, qui devait réunir les deux rédactions, rachat qui n’a finalement pas eu lieu. La question de maintenir en interne les effectifs (et donc d’assurer le paiement des cotisations sociales, des tickets restaurant, des congés payés…) se pose également. « Notre réflexion se porte actuellement sur la sous-traitance du Web et de la publicité à des prestataires, continue Georges Ghosn. Nous restons des fabricants d’info, nous veillons à la qualité éditoriale du magazine, mais nous pourrions confier la production des sous-produits et des diversifications à des professionnels à l’extérieur, qui ont des solutions prêtes-à-l’emploi. » Et de préciser : « On envisage des baisses d’effectifs », dans le but de constituer un socle restreint de journalistes « en pied » soutenu par une trentaine de pigistes spécialisés.*
Mathilde Joris
 
Retrouvez cette information (et l’intégralité de la lettre) dans les Clés de la presse du 5 novembre 2019
 

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