Le réseau de distribution de la presse au bord de la rupture
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Il fallait s’y attendre, la dissolution, le 15 mai des SAD
et de Soprocom a totalement perturbé la distribution de la presse. Pour les
marchands de presse jusque-là distribués par les filiales de dépôts de
Presstalis, la sanction a été immédiate : pas d’approvisionnement. Et cela
concerne près de 7000 d’entre eux (sur un total de 22 000 en France), sur
des zones allant d'Ajaccio à Lille en passant par Bordeaux, Toulouse, Rennes,
Nancy, Lille, Lyon et Marseille. Si un plan de secours a été mis en place au
bout de quelques jours, il excluait les agglomérations de Marseille et Lyon,
les plus importantes en volume après la région parisienne. A cela s’ajoutent
les actions de la CGT du Livre des SAD, qui bloquent toute la distribution au
nom de la défense des 500 salariés concernés. « Les
conséquences sont catastrophiques pour nos commerces, s’alarme Daniel Panetto,
le président de Culture presse, qui a alerté tous les acteurs de la filière. Il
me semble que l’objectif commun de la filière est de sauver la presse au numéro.
Mais sans marchands en bout de chaine, celle-ci n’aura plus de raison d’être ».
C’est d’autant plus triste que
les éditeurs sont sur le point de s’entendre sur la gouvernance du nouveau
Presstalis. Dans un entretien publié dans le Figaro du 25 mai, Rolf Heinz,
le président de Prisma média, évoque une possibilité d’accord avec les
quotidiens. « Avec les groupes CMI France et Reworld média, nous
avons donné notre accord à notre participation au financement de la
réorganisation de la filière dans le cadre du projet de reprise de Presstalis
sous trois conditions, explique-t-il. En premier lieu, un principe de
solidarité, c’est-à-dire que tous les éditeurs participent au financement à la
hauteur de leur quote-part de revenus dans Presstalis en 2019. En deuxième
lieu, un principe d’égalité de traitement qui implique que cette participation
soit appliquée à tous, quelle que soit, in fine, la messagerie choisie
par l’éditeur, Presstalis ou MLP. Enfin, un principe de liberté
commerciale : chaque éditeur doit pouvoir choisir sa messagerie. L’Arcep
l’autorise déjà pour les éditeurs dont le chiffre d’affaires est inférieur à
5 millions d’euros. Il faut que cela soit valable pour tous ».
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