La crise sanitaire et l’arrêt des
courses hippiques auront eu raison de Paris turf. Le groupe, propriété à
66,5 % de Jacques-Henri Eyraud, le président de l’Olympique de Marseille,
et à 33,5 % de Jean-Claude Seroul, propriétaire de chevaux et fondateur
des Editions en direct, l’éditeur de Tiercé magazine, Bilto et Paris courses, a
été placé en dressement judiciaire le 26 mai et devrait connaître son nouveau
propriétaire lundi 22 juin. Ce jour-là, le tribunal de commerce de Bobigny doit
annoncer son choix parmi les offres présentées. Certaines concernent l'ensemble du périmètre du groupe (65,6
millions de chiffre d’affaires et 2 millions de résultat opérationnel en 2019),
d’autres seulement des parties (la presse hippique, la presse équestre et-ou la
prise de paris).
Selon nos informations, les syndicats de l’entreprise
seraient plutôt favorables à l’offre émanant du groupe Riccobono qui, sous la
houlette d’Eric Brion, ex-patron de la chaîne
TV Equidia, s’est associé à Mayeul Caire, ancien
de Paris turf et fondateur du quotidien Jour de galop, qui avait lui-même
déposé une offre dans un premier temps, et Philippe Abreu, Pdg de Turf éditions.
Leur projet consiste à reprendre l’ensemble des activités actuelles du groupe,
la totalité des actifs et de ses filiales, mais avec seulement 122 salariés sur
200. Paris turf, le navire amiral du groupe, sera repositionné sur le plan
éditorial et conservera une architecture print-digital, avec une priorité
donnée au développement d’un site mobile. De son côté, Geny a vocation à
devenir le cœur du dispositif digital du groupe, pour les parieurs qui ne
veulent pas se perdre dans les données. Du coup, la présence Web de Bilto,
Paris courses et Week-end sera supprimée. Enfin les autres marques conserveront
leur déclinaison papier, que ce soit Paris courses, la Gazette, Bilto,
Week-end, Stato ou Lotofoot magazine.
Parmi
les autres offres de reprise s’intéressant à l’intégralité du groupe, on
retrouve NJJ presse, le holding personnel de Xavier
Niel qui vient de reprendre ces derniers mois Nice matin et France Antilles.
Pour l’occasion, l’actionnaire du Monde aurait le soutien d’Hugues Quilain, le
président actuel du directoire. Les salariés, réunis autour de l’intersyndicale
(SNJ, CFDT, CGT et FO), ont aussi présenté une offre sous forme d’une société
coopérative.