Médiamétrie a livré le 23 juillet
sa traditionnelle vague d’audience des radios. Le confinement a eu un impact
non négligeable sur les audiences globales du média, en chute de 2 millions
d’auditeurs, soit 40,1 millions de personnes. Média de la mobilité par
excellence, la radio a souffert du télétravail (un tiers de l’écoute s’effectue
sur le trajet domicile-travail) et des nouvelles habitudes quotidiennes des
Français (levers plus tardifs notamment). Ces données ne devraient d’ailleurs
pas être utilisées par les régies et le marché publicitaire, tant elles ont été
récoltées dans des conditions exceptionnelles (panel amputé d’un tiers,
fermetures temporaires des centres d’appels, reprises des interviews au
basculement des grilles d’été…). Les comparaisons par rapport à la même période
un an plus tôt ne sont donc pas particulièrement pertinentes.
France inter et RTL se
courent après
Si l’on se penche tout de même sur
le classement, on constate une baisse de plusieurs dizaines de milliers
d’auditeurs pour chaque radio, voire beaucoup plus. La station leader, France
inter, recul de 1,5 point sur le critère de l’audience cumulée (11,1 %), avec
plus de 6,15 millions de fidèles. Une audience toujours aussi solide, malgré un
égarement de près de 790 000 auditeurs sur une vague, qui permet à la radio
publique de conserver son titre devant sa rivale privée RTL. La station du
groupe M6 talonne juste derrière avec 11,1 % d’audience cumulée (-0,1) et
6,05 millions d’auditeurs. Pour autant, la part de marché de RTL est supérieure
à celle d’Inter, à 13,4 % (contre 12,4 %). En troisième position, NRJ souffre
de la concurrence avec France info, avec seulement 90 000 auditeurs
supplémentaires et une audience cumulée en chute, à 8,2 % (-1,6). La radio tout
info publique tire son épingle du jeu grâce l’actualité dense autour du
Covid-19, avec une progression de 340 000 auditeurs sur une vague.
Le milieu du classement est à la
peine, à commencer par Europe 1, toujours en dégringolade (4,5 % contre 5 %
l’année dernière), France bleu à 5,3 % (-0,8) et RMC à 6,6 % (-0,5). France
bleu signe l’une des plus fortes baisses de nombre d’auditeurs (-409 000), aux
côtés de Virgin radio (-447 000) et RTL2 (439 000). Côté musicales, les radios
ont souffert d’une activité réduite des Français, en raison de sa structure
d’audience, principalement mobile et constituée d’actifs : Skyrock chute d’un
demi-point, à 6,5 % d’audience cumulée mais avec une part de marché en forte
progression (+0,6), Fun radio à 4,2 % (-0,1), RTL2 à 3,7 % (-0,7). A noter la
forme toujours éclatante de France culture, avec une part de marché en
progression de 0,2 point.
Mathilde Joris