Le
baromètre social des Assises du journalisme, présenté le 1er octobre
à Tours, dresse un constat accablant de la profession. En un an, les
effectifs dans les rangs des journalistes ont fondu de 10 %, soit 900
journalistes en moins. « Nous n'en
sommes qu’au début, nous avons de grosses inquiétudes pour la suite »,
a réagi Emmanuel Poupard, premier secrétaire du Syndicat national des
journalistes (SNJ), qui évoque un contexte en boule de neige où se
confrontent la crise de la presse avec la crise du Covid-19. En tout, la
Commission de la carte d’identité des journalistes recense 33 619 cartes de
presse, pour 1 239 premières demandes, soit un recul de 30 % en un an ! Autre
donnée à retenir : un journaliste sur quatre est précaire (principalement
pigiste). « Les pigistes sont souvent
considérés comme la marge d’ajustement, ils ont été en première ligne pendant
la crise », dénonce Julie Lallouet-Geffroy, vice-présidente de
Profession pigiste.
Cet état des lieux intervient dans un contexte social rude pour les
groupes de presse, principalement en presse locale. Citons en exemples les
faillites de Paris normandie, France
Antilles et la Marseillaise
et les plans de restructuration à Sud ouest
et Ebra, déjà coutumiers
du fait. Les quotidiens nationaux ne sont pas en reste, à commencer par Libération, l’Equipe et l’Humanité, ni la presse magazine,
dont les propriétaires se désengagent progressivement (Lagardère, Altice
média…). Des titres ont purement et simplement disparu (Glamour) quand de nouveaux groupes
de presse ont émergé, dont Reworld média et CMI France. Côté audiovisuel, « les politiques de l’Etat n’ont cessé de réduire les
effectifs des entreprises publiques nationales et internationales, en
télévision et en radio », alerte Jean-Marie Charon,
sociologue des médias, faisant référence aux plans sociaux en cours à Radio
France et France télévisions. Dans le privé, 245 CDI sont menacés à NextRadioTV
et 30 % des pigistes. L’une des principales conséquences du Covid a été
l’effondrement de la publicité (-30% tous médias confondus), couplé à la baisse
des ventes au numéro (-44% pour les quotidiens, -45% pour les magazines).
Retrouvez cette information (et l’intégralité
de la lettre) dans les Clés
de la presse du 2 octobre 2020