Après huit ans de périodicité mensuelle, Sofilm se
transforme, le 19 novembre, avec une parution six fois par an, une maquette
haut de gamme et un format à collectionner. Né de l'association entre Sopress
et la société de production Capricci, le magazine de cinéma ambitionne de
raconter la société et ses histoires, en décalage avec la promotion
classique des sorties de films.
Une ligne éditoriale
incarnée, au long cours
Sofilm lance une nouvelle formule de son mensuel, à
paraître le 19 novembre. L’idée est de pouvoir traiter les sujets de manière
plus dense, dans un bel objet à collectionner. Pour l’occasion, la parution du
magazine passe à six numéros par an, avec une pagination renforcée à 132 pages
(+30 %). Et toujours les fondamentaux historiques : des récits incarnés, des
longs entretiens, des sujets fouillés… Pour Raphaël Clairefond, Sofilm «
raconte le monde et la société à travers le cinéma et les séries », en
tentant de s’extraire des calendriers de promotion. « Avec cette nouvelle
formule, on retrouve le plaisir de l’exploration, avec des dossiers d’une
vingtaine de pages sur le parcours de Jack Nicholson ou sur le bilan carbone du
cinéma », poursuit le rédacteur en chef.
Le contexte est rude pour la presse cinéma
Entre la liquidation de Presstalis, la pandémie et les annulations de
sorties en salle, la crise économique a mis à mal les diffusions du secteur.
Sans parler des numéros spéciaux ou dossiers de couvertures devenus obsolètes
en raison des reports de sortie. Cette constatation n’est pas étrangère à Sofilm,
dont le format mensuel n’était plus pertinent pour couvrir des histoires
inédites indépendantes de toute promotion de films. « En faisant un numéro
par mois, on avait tendance à se raccrocher à l’actualité des sorties, à
prendre les interviews qu’on nous proposait à cause des contraintes de temps ou
de budget, reconnaît Raphaël Clairefond. A une période où les sorties
sont bouleversées, c’est devenu trop risqué de construire un sommaire sur des
films qui peuvent être décalés, même si on veut continuer à soutenir au mieux
les films indés qui maintiennent leur sortie. »
Le crowdfunding, un relais pour recruter des lecteurs
Afin d’accompagner ce renouveau, la rédaction a emboîté le pas de Society,
à son lancement, ou de So good plus récemment, en créant une campagne de
crowdfunding. « De plus en plus de titres font ce type de campagnes, c’est
un moyen de remobiliser sa communauté, de les faire participer à une aventure,
indique Raphaël Clairefond, dont la campagne a déjà atteint 270 préventes sur
300 espérées. Le moment n’est pas le plus prospère pour la presse cinéma
donc l’idée que l’on soit déjà à 85 % de l’objectif, ça nous conforte. » Outre
sa diffusion, que la direction ne souhaite pas communiquer en détail, le
titre développe ses revenus avec l'édition de beaux livres et l'organisation annuelle
d'un Summercamp, un festival de cinéma à Nantes et Bordeaux.
Mathilde Joris