Le projet était
dans les cartons depuis plusieurs mois, il est désormais réalité. Avec le Grand
Parisien, le quotidien d’Ile de France propose, le 15 février, une refonte
complète du traitement de son information locale. Abandonnées l’an dernier à
l’occasion du premier confinement, les éditions départementales laissent la
place à un grand cahier quotidien de 12 pages, qui propose, tous les jours du lundi
au samedi, les temps forts de l’actualité de la région et de ses départements,
avec des angles plus exclusifs, davantage d’enquêtes, de portraits
d’entrepreneurs, de récits sur de belles initiatives, des conseils et des idées
pour mieux vivre. Explications.
Une nouvelle approche
Plus question, pour les rédactions locales, de rechercher
l’exhaustivité. L’enjeu du Grand Parisien vise à passer d’un journal complet à
un journal essentiel, c’est-à-dire d’une couverture exhaustive de
l’information, quelle que soit son importance, à ce qui compte réellement dans
la vie quotidienne des habitants de la région. Si deux pages, dont la une,
restent réservées aux huit départements franciliens et à l’Oise, le reste est
consacrée à l’actualité régionale avec un « fait du jour », une
séquence réservée aux faits divers et aux portraits, des pages thématiques sur
l’immobilier, le sport, des idées pour garder la forme et, chaque samedi, sur
le patrimoine culturel, sans oublier une page sur les transports. « Le
Parisien est le premier titre de presse régionale en France à réinventer
l’approche de l’information locale, assure sa directrice générale, Sophie
Gourmelen. Nous nous inspirons notamment du Boston globe. Comme notre confrère
américain, il s’agit de faire en sorte que ce type de contenu crée de la
valeur, aussi bien sur le numérique que sur le papier ».
Cap sur le numérique
Car le lancement du Grand Parisien s’inscrit dans la
transformation digitale du journal et dans le projet #LeParisien200000, qui
vise à atteindre les 200 000 abonnés numériques d’ici à 2024. Comme l’explique
Jean-Michel Salvator, le directeur des rédactions, les articles exclusifs à
valeur ajoutée (enquêtes, grands formats, portraits, récits) ou ceux qui ont
une grande résonance dans l’actualité contribuent sensiblement au recrutement
de nouveaux abonnés numériques. Ce n’est pas un hasard si le nombre d’abonnés
numériques a doublé l’an dernier, pour atteindre les 44 000. L’objectif
est clairement d’enrayer la baisse de la diffusion France payée (-1,13% en
2020, à 180 850 exemplaires), puis de repartir à la hausse. Le mouvement
semble bien parti : « la diffusion est redevenue positive en janvier,
pour le troisième mois consécutif », souligne la direction dans un
communiqué.
Chloé Fournier