Au départ, l’idée d’un journal de combat, contre les
populismes, les fièvres identitaires, les radicalités, les extrémismes est née
d’une intuition de Denis Olivennes, alors président de CMI France, largement
confortée par Jean-François Kahn, ancien fondateur de l’Evénement du jeudi ou
de Marianne. A son départ, l’an dernier, pour Libération, « l’idée
méritait d’être reprise », estime son successeur, Etienne Bertier, qui en
confie le développement à un quatuor composé de Christophe Barbier, ancien
directeur de la rédaction de l’Express, le philosophe Raphaël Enthoven,
l’essayiste et réalisatrice Caroline Fourest et le journaliste Eric Decouty.
Partant du principe (c’est la baseline de l’hebdomadaire)
que « la raison est un combat », ils ont conçu un journal de 8 pages
sur le concept « d’infopinion », où enquêtes, chroniques, interviews,
éditoriaux et autres tribunes seront rédigées par des personnalités aussi
variées que Philippe
Aghion, Jean-Claude Mailly, Rachel Khan, Brice Couturier, Jean Garrigues, Abnousse
Shalmani, Béatrice Brugère, Mohamed Sifaoui, Olivier Babeau ou Christophe
Carrière. « Ces francs-tireurs passeront l’information au crible, trieront
le bon grain de l’ivraie, liquideront les fausses nouvelles et les
manipulations », expliquait Caroline Fourest lors de la soirée de
lancement, le 16 novembre.
Avec une
mise en place du premier numéro, le 17 novembre, de 160 000 exemplaires
(chez 18 000 marchands de journaux), CMI France s’est donné les moyens de
toucher le plus grand nombre de Français. Mais pas question pour autant de
donner d’objectif chiffré. « Avec 4500 abonnés recrutés avant le départ
(via une campagne de présentation et de financement participatif sur Kiss Kiss
Bank Bank, NDLR) et 7500 autres prêts à le faire dès la sortie, c’est déjà un
bon début », assure Etienne Bertier. En l’absence de toute publicité, le
modèle économique repose essentiellement sur les ventes (abonnement et vente au
numéro, au prix de 2 euros). A moins de six mois de l’élection présidentielle, « nous
misons sur l’intelligence des Français », conclut Christophe Barbier.
Didier
Falcand