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La diffusion de la presse continue de baisser, sans s’effondrer

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Conjoncture

La diffusion de la presse continue de baisser, sans s’effondrer

Comme à chaque vague de l’ACPM, il est difficile d’analyser l’évolution des chiffres de diffusion et de fréquentation de la presse. Si l’on s’en tient aux seuls chiffres, la baisse est ininterrompue depuis des années : en quinze ans, journaux et magazines ont perdu la moitié de leur diffusion. Pourtant, Jean-Paul Dietsch, le nouveau directeur général de l’ACPM, veut rester optimiste : « certains titres et certaines familles résistent plutôt bien et, si l’érosion continue, elle ne s’accentue pas ». Selon les déclarations sur l’honneur des éditeurs portant sur la période juillet 2024-juin 2025, la diffusion France payée de la presse française a seulement baissé de 2,2%, à 2,6 milliards d’exemplaires, quand le recul était de 3,3% l’année précédente. Décryptage.

La presse quotidienne nationale toujours en croissance

Dans cet univers globalement baissier, les quotidiens nationaux enregistrent une nouvelle fois une croissance de leur diffusion de 5,8%, à 479 millions d’exemplaires (dont 372 millions en mobilité), et la fréquentation de leurs sites et de leurs applis est aussi en hausse (+12,4%, à 8,4 milliards de visites), dont 7,2 milliards en mobilité. « C’est la seule famille de presse à avoir vraiment réussi sa transition numérique », estime Jean-Paul Dietsch. Aujourd’hui, 71% de la diffusion provient des éditions numériques, loin devant l’abonnement (12% de l’ensemble) et les ventes au numéro (9%). Et plusieurs quotidiens nationaux figurent parmi les plus fortes progressions de cette vague, notamment Libération (au 6ème rang avec une hausse de 13,3%, à 116 062 exemplaires), le Monde (11ème du classement avec une croissance de 9,5%, à 549 758 exemplaires) ou l’Humanité (au 15ème rang avec une hausse de 8,9 à 39 641 exemplaires), Pour le Monde, il s’agit tout simplement d’un record de diffusion depuis sa création il y a 80 ans.

La presse professionnelle résiste

Autre famille en hausse, la presse payante professionnelle a vu sa diffusion croître de 1,1%, quand la fréquentation de ses sites et applis a baissé de 18,3%. Toutes les autres familles de presse, en revanche, s’affichent en recul par rapport à l’année précédente : -3,6% pour la presse quotidienne régionale et la presse du 7ème jour (alors que leurs sites et applis progressent de 11,3%) ; -5,5% pour la presse hebdomadaire régionale (dont les fréquentations numériques ont augmenté de 12,9%) ; et -3,7% pour la presse magazine (et -4,4% pour le numérique).

Les fréquentations numériques boostées par l’actualité

Après avoir longtemps été un relais de croissance pour les éditeurs, le numérique marque le pas. Exemple, si le nombre de visites quotidiennes sur les sites et applis de presse a légèrement progressé en un an, passant de 76 à 77,5 millions, le nombre d’exemplaires diffusés par jour a, lui, diminué de 7,4 millions à 7 millions. En revanche, la part des versions numériques dans la diffusion France payée a progressé dans toutes les familles de presse : de 20 à 23% en PQR, de 25 à 27% en presse magazine, de 74 à 78% en PQN, de 5 à 9% en presse hebdomadaire régionale, et de 29 à 37% en presse professionnelle. « Les fréquentations numériques dépendent beaucoup de l’actualité, souligne Jean-Paul Dietsch, car les Français ont alors le réflexe naturel d’aller s’informer sur les sites et applis des médias. Le print, lui, devient le prolongement de cette actualité chaude avec de réflexion, de l’analyse, du temps long ».

Didier Falcand

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