Une stratégie passée au crible
Le groupe 1981 accélère ses développements digitaux
Pour cette rentrée, le groupe 1981 a choisi de renforcer l’identité de chacune de ses radios (dont Oui FM, Ado, Voltage, Vibration ou encore Wit FM). « Nous poursuivons sur nos fondamentaux, souligne son président, Jean-Eric Valli, en distillant plus de musique et de contenus dédiés à l’univers de chacune d’entre elles ». Le groupe accélère également ses investissements dans le numérique avec le lancement de nouveaux sites Web susceptibles de « prolonger le contenu de nos antennes ».
Une évolution en douceur des grilles de rentrée
Pas de révolution cette année dans les grilles de programmes. « Nous poursuivons notre mission, explique Olivia Valli, directrice générale déléguée du groupe, qui consiste à proposer des radios de proximité, vivantes, créatives, qui accompagnent le quotidien tout en affirmant un positionnement clair ». Oui FM reste une référence sur le rock, Ado sur le hip-hop et le RnB, Latina demeure la radio du soleil et du son latino, Voltage accentue son virage électro, tandis que Vibration, Wit FM, Forum et BlackBox renforcent leur proximité avec leurs auditeurs. Sur l’information, l’effort est porté sur la capacité des équipes à être pointues dans leur domaine (la musique ou le local), et le pôle enquête et investigations, créé l’an dernier, est appelé à monter en puissance, en produisant davantage de contenus « sur des sujets qui touchent directement les auditeurs », soit sur des thèmes de société (les violences gynécologiques, les pouponnières, les livraisons à domicile) ou des thématiques plus légères (comme les tests de restaurants locaux). 1981 poursuit aussi des engagements concrets, notamment le choix éthique de ne plus programmer d’artistes condamnés pour des faits graves de violences, ou la mise en place d’actions solidaires et de prévention.
De gros investissements dans le numérique
Autre priorité essentielle au développement économique du groupe, le numérique fait l’objet d’investissements significatifs, d’abord dans le DAB+, désormais accessible à 65% de la population, mais aussi sur le digital. En cette rentrée, les radios disposent de sites Web entièrement refondus, avec un effort particulier réalisé sur la vidéo. « Ce n’est pas parce que nous faisons de la radio que nos équipes ne peuvent pas produire des vidéos, estime Sylvain Arsuffi, le responsable digital du groupe. Nous avons pensé ces nouveaux sites, à la fois simples et intuitifs, comme le prolongement de nos antennes, avec des podcasts, des interviews, les concerts de nos événements ou les coulisses de nos émissions. Pas question de faire de la radio ciblée ». Les réseaux sociaux, eux, sont plutôt là pour faire la promotion des antennes (par exemple via la diffusion d’extraits d’interviews) et ne publient que des contenus réalisés en interne.
Une situation économique saine dans un environnement difficile
Ces ajustements de grille et ces développements numériques ont bien sûr pour objectifs de renforcer la diffusion des radios du groupe et de conquérir de nouveaux auditeurs. Car le modèle économique, 100% publicitaire, dépend entièrement des audiences. Pour l’instant, « le groupe se porte très bien », assure Jean-Eric Valli, avec un chiffre d’affaires 2024 (19,6 millions d’euros) et un excédent brut d’exploitation (4,6 millions) en hausse par rapport à 2023 (18,6 millions de chiffre d’affaires et 3,8 millions d’EBE). « Mais il serait temps que l’Etat assouplisse les règles, surtout en matière de mentions légales et de souplesse dans les conventions signées avec l’Arcom ».
Didier Falcand