Coup de fil à… Elise Colette
« L’IA s’est imposée comme une évidence »
La prochaine conférence nationale des métiers du journalisme (CNMJ) aura lieu le 29 janvier, dans les locaux de l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT). « Cette année, le thème de l’intelligence artificielle et de l’éthique s’est imposé comme une évidence », nous explique Elise Colette, l’une des vice-présidentes de la CNMJ, en charge de l’organisation de cette journée de réflexion, qui est ouverte gratuitement, mais sur inscription, au grand public.
Les Clés de la presse. Pouvez-vous nous rappeler en quoi consiste cette conférence nationale des métiers du journalisme ?
Elise Colette. C’est une émanation des Etats généraux de la presse, qui ont été organisés il y a quinze ans sous la présidence de Nicolas Sarkozy. L’objectif était de réunir tous les acteurs du marché : les écoles de journalisme, les syndicats et les professionnels au sein des groupes de presse, pour réfléchir sur les enjeux du métier de journaliste.
Comment avez-vous choisi cette thématique de l’intelligence artificielle et de l’éthique ?
E.C. Elle s’est imposée d’elle-même. Déjà, nous l’avions envisagé l’an dernier, avant d’opter pour l’alternance et la formation continue. Mais aujourd’hui, l’IA n’est plus seulement un sujet de réflexion pour la presse et les médias, elle est devenue réalité, et nous allons aborder des cas pratiques et des cas d’usage, pour en décrypter les atouts comme les risques. Dans le cadre d’ateliers d’échanges, nous allons aussi parler de chartes, de règles de conduite et des outils dont les rédactions disposent déjà.
Pour évoquer l’éthique journalistique, nous avons fait appel, pour une carte blanche, à Laurence Dierickx, docteur de l’Université libre de Bruxelles, et chargée d’enseignement à l’Ecole universitaire de journalisme de Bruxelles, où elle aborde le journalisme numérique et de données. Son domaine d’expertise est justement le journalisme et le fact-checking basés sur l’IA (éthique, approches centrées sur les données, besoins/expériences des utilisateurs, pratiques professionnelles). Mais l’IA doit aussi faire partie de la formation des journalistes, et nous allons y consacrer l’une des tables rondes de la journée.
Quel public cherchez-vous à toucher avec cette journée de réflexion ?
E.C. L’objectif est de sensibiliser les étudiants dès le début de leur formation. C’est pourquoi la journée a lieu dans une école de journalisme. Mais elle a vocation à toucher le personnel des écoles, les professionnels et tous les acteurs de la filière, et même le grand public qui s’intéresse à ces sujets et au rôle de la presse dans nos sociétés. L’entrée est gratuite, mais il est obligatoire de s’inscrire en amont (www.cnmj.fr).
Propos recueillis par Didier Falcand




