Une stratégie passée au crible
Pourquoi les Echos lance une nouvelle verticale sur la géopolitique
Dans sa logique d’élargissement de son audience et de croissance de son portefeuille d’abonnés, les Echos a lancé, le 11 juin, sur le salon Vivatech, une nouvelle verticale positionnée au carrefour de la géopolitique et de l’économie. Baptisée Machiavel, « cette innovation éditoriale est le fruit d’un contexte, avec une actualité géopolitique qui s’est intensifiée ces derniers mois, et d’une rencontre avec Benaouda Abdeddaïm, un journaliste expert spécialisé dans ce domaine, explique Bérénice Lajouanie, la directrice générale du pôle les Echos. Notre ambition est de dévoiler, décrypter et interroger les mutations géopolitiques, en allant au-delà des discours ambiants et en identifiant les signaux films ».
Concrètement, cette nouvelle proposition éditoriale repose sur une newsletter hebdomadaire, plus joliment appelée note stratégique, envoyée par mail tous les mercredis à 6 heures et composée d’un dossier de 20 000 signes (le premier est consacré au meilleur de la géopolitique de la tech mondiale), des principaux faits marquants et signaux faibles de la semaine, et d’une sélection de rapports, mais aussi sur un mini-site (au sein de la plateforme lesechos.fr) reprenant le contenu de toutes les parutions et une bibliothèque de rapports et recherches académiques, et de services complémentaires comme un accès privilégié à des rencontres. « Le lancement de Machiavel est important pour nous car elle complète et renforce notre offre éditoriale », souligne Christophe Jakubyszyn, le directeur des rédactions des Echos, à l’origine du projet et de la venue de Benaouda Abdeddaïm, avec qui il a collaboré au quotidien pendant cinq ans sur la Matinale de BFM business.
Ce lancement est aussi l’occasion pour le groupe de tester un nouveau modèle économique appuyé sur des verticales aux contenus ultraspécialisés à très forte valeur ajoutée. « Nous avons déjà testé la formule avec Capital finance, avec un tarif d’abonnement très nettement supérieur à nos offres traditionnelles (autour de 1000 euros l’année, NDLR), rappelle Bérénice Lajouanie, mais nous voulons accélérer le mouvement dans les mois qui viennent ». Dans son optique, il s’agit davantage d’upgrader les abonnés actuels des Echos, plutôt que d’aller en conquérir de nouveaux, er d’en séduire « plusieurs milliers » le plus rapidement possible. Dans un premier temps, Machiavel sera offert gratuitement à ceux qui s’inscrivent, pour devenir payant sur abonnement à partir de la mi-septembre. « Ce lancement doit nous permettre d’accélérer encore la croissance de notre portefeuille d’abonnés (105 000 abonnés, dont 80 000 100% digitaux) », nous précise-t-elle.
Didier Falcand