Coup de fil à… Marie Godfrain
« Il fallait ancrer Ideat dans notre époque »
Un an après son rachat par Prisma média, Ideat lance le 11 septembre une nouvelle formule, avec un retour à l’ADN originel du titre : I pour idées, D pour design, E pour évasion, A pour architecture et T pour tendances. « L’équipe dirigeante n’avait pas beaucoup bougé ces dernières années malgré deux changements d’actionnaires, estime la nouvelle rédactrice en chef, Marie Godfrain, qui connaît bien le magazine pour en avoir été une pigiste depuis une vingtaine d’années. Il était temps d’apporter un nouveau regard et de l’ancrer dans notre époque ». Explications.
Les Clés de la presse. Comment avez-vous imaginé cette nouvelle formule ?
Marie Godfrain. J’ai la particularité de bien connaître Ideat, car j’en ai été une pigiste pendant très longtemps, mais j’ai aussi un regard extérieur pour avoir travaillé pour d’autres titres du secteur. Prisma média m’a justement proposé la rédaction en chef l’an dernier pour apporter un nouveau regard.
Quel a été votre diagnostic à votre arrivée ?
M.G. J’avais l’impression que la maquette ne bougeait pas beaucoup et qu’il était temps d’ancrer Ideat dans son époque. C’est tout le sens du travail effectué depuis un an, qui aboutit aujourd’hui avec une maquette très différente, plus dynamique, plus rythmée, plus élégante, plus minimaliste, et une nouvelle typo plus moderne. Sur le fond, nous sommes revenus à l’ADN du magazine autour de cinq parties (Idées, Design, Evasion, Architecture et Tendances, NDLR), qui s’ouvrent chacune avec une double page. Notre ambition est clairement d’affirmer notre position de prescripteur dans les domaines du design et de l’architecture.
Comment cela se traduit-il concrètement ?
M.G. Nous avons imaginé de nouvelles rubriques pour expliquer l’histoire d’une pièce, pourquoi les produits ont un coût, ou encore l’impact de l’IA sur nos métiers. La Une comporte désormais moins de titres, pour laisser respirer les images. Au passage, les équipes ont également été renouvelées, et les rédactions print et numérique rapprochées, pour créer davantage de liens entre les contenus print et digitaux. D’ailleurs, le prochain chantier concernera une refonte du site.
Quelles sont vos ambitions sur le plan de la diffusion, qui est passée de 55 590 exemplaires en 2020 à 29 565 exemplaires en 2024 ?
M.G. L’objectif est d’abord d’enrayer la baisse, en fidélisant mieux nos abonnés et en travaillant la vente au numéro, que ce soit via la Une ou un meilleur positionnement chez les marchands de presse. La nouvelle maquette et notre présence sur les réseaux sociaux (en particulier Instagram) doivent aussi nous permettre de rajeunir notre lectorat.
Propos recueillis par Didier Falcand