L’événement
La Villa numeris décrypte l’impact de l’IA dans les médias
Pour la Villa numéris, la saison 2025-2026 est placée sous le signe de l’IA et, plus précisément, de l’impact de l’IA générative dans les médias. « L’émergence de l’IA, depuis le lancement de ChatGPT il y a moins de trois ans, a entraîné un bouleversement dans les médias, que ce soit en termes d’organisation, de traitement éditorial, ou sur le plan économique, souligne David Lacombled, le président de ce think-tank. C’est pourquoi nous avons lancé ce cycle de travaux Médias et IA, pour les aider à mieux appréhender cet enjeu ». Pour alimenter cette réflexion, la Villa numeris a commandé à Opinion way une étude sur les rapports à l’information, à l’intelligence artificielle et à la confiance.
Une approche constructive
La démarche de la Villa numeris s’inscrit clairement dans une approche constructive. « Les médias ont toujours été précurseurs dans les innovations pour maintenir le lien avec leurs publics et leur apporter une information de qualité, estime David Lacombled. Les solutions d’IA générative doivent leur permettre de diffuser plus largement et de mieux valoriser leurs contenus ». « Oui, il y a des raisons d’espérer, renchérit Giuseppe de Martino, le fondateur de Loopsider. L’IA générative nous a permis dès notre lancement de bénéficier d’outils pour trouver les bons sujets à traiter et créer une viralité pour nous constituer rapidement une audience importante ». « L’expérience de ces dernières années nous a bien montré que l’utilisation de l’IA dans les rédactions a constitué une double opportunité, ajoute David Dieudonné, chef de projet IA pour Ouest France : d’abord éditoriale, tant pour gagner du temps sur certaines tâches que pour sa capacité à tirer des enseignements d’énormes quantités de données, puis économique avec un accroissement de l’audience de nos marques, une croissance de l’engagement de nos lecteurs et une hause du temps passé sur nos contenus ».
Une nouvelle source d’information, surtout chez les plus jeunes
L’un des principaux enseignements de l’étude réalisée par Opinion way est que, loin de remplacer les médias, l’IA s’impose comme une nouvelle source d’information, surtout chez les plus jeunes. Désormais, l’heure est à l’hybridation, l’information se consomme « à la carte », avec un usage combiné, sélectif et actif des sources. Surtout, l’utilisation des outils atteint déjà des niveaux élevés. « Un Français sur deux estime avoir un bon niveau de connaissance des IA conversationnelles, explique Jean-Baptiste Leroux, directeur du département média d’Opinion way. C’est bien sûr très corrélé à l’âge, puisque le chiffre atteint 71% chez les 15-17 ans, mais il est tout de même de 39% chez les 65 ans et plus. C’est plutôt encourageant ».
Autre enseignement phare de l’étude, l’usage informationnel des IA conversationnelles est une réalité pour près d’un Français sur dix (8%), soit environ 4 millions de personnes. Là encore, « son usage est massivement générationnel et ciblé », poursuit-il. Ses utilisateurs sont avant tout jeunes (74% ont moins de 35 ans), urbains (65% vivent dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants), mais aussi connectés et familiers du numérique. « Ils saluent ses performances pour vérifier ou compléter une information, précise Jean-Baptiste Leroux. Sur ce critère, l’IA est jugée beaucoup plus efficace que les autres sources. En revanche, elle n’est pas du tout adaptée, par nature, dans un usage de consultation de l’actualité chaude ». Dans leur très forte majorité, les utilisateurs des IA conversationnelles pour s’informer sont satisfaits des résultats générés : 85% dont 26% très satisfaits. Lorsque des limites sont perçues, elles sont partagées entre la perception d’outils encore en développement (53%) et des utilisateurs parfois encore trop novices (47%).
Didier Falcand




