Une étude passée au crible
La presse sociale touche encore 19 millions de Français
La presse sociale reste puissante. Selon une enquête que le syndicat de la presse sociale (SPS) vient de commander à CSA research, 74% des Français sont adhérents à au moins un organisme social : avant tout une complémentaire santé ou un organisme de type mutualiste (à 72%), mais aussi un syndicat ou une organisation professionnelle (11%), ou une association de défense des droits (8%). Parmi ces adhérents, 56% déclarent recevoir des publications des organismes sociaux, et 91% d’entre eux (soit 19 millions de Français) les lisent au moins superficiellement. Ce qui confirme la solidité et l’utilité de ces publications, au cœur des enjeux sociaux, de la santé, de la solidarité ou encore des droits des usagers : ils étaient 92% en 2016, date de la dernière édition de cette enquête sur les pratiques de lecture des titres édités par la presse sociale.
La montée en puissance de la lecture numérique
Ce qui change en revanche, c’est la façon dont les Français lisent ces publications. Si le format papier suscite toujours davantage de lecture que les versions numériques, l’écart se resserre entre les deux : 57% des adhérents qui reçoivent des publications en format papier déclarent les prendre véritablement en main, que ce soit en les lisant attentivement (29%, +1 point par rapport à 2016) ou en les lisant plus ou moins attentivement selon les parutions (28%, -7 points). Ce taux de lecture est bien supérieur à celui constaté à l’égard des publications transmises en format numérique (48% dont 16% qui déclarent les lire avec attention), mais enregistre une baisse significative de 6 points par rapport à 2016. « Force est de constater que le format numérique gagne de plus de terrain dans l’appréciation et s’impose désormais face au papier, soulignent les auteurs de l’étude. Notons cependant que le papier reste le format majoritairement préféré des 50 ans et plus (56%). A l’inverse, les moins de 35 ans (74%) et les CSP+ (70%) mettent le format numérique sur un piédestal ».
Une famille de presse toujours fiable
Autre enseignement de l’enquête, la presse sociale conserve ses points forts : la fiabilité, l’utilité et la proximité, vis-à-vis de la presse grand public. Une large majorité des lecteurs de ce type de presse associe davantage la fiabilité (69%), l’utilité (66%) et la proximité (68%, +8 points par rapport à 2016) aux publications « adhérents » qu’à la presse grand public. Un sentiment qui se confirme, voire se renforce depuis 2006, avec une progression de la dimension proximité sur les dix dernières années. « Le contenu éditorial (« les informations sont intéressantes ») est également davantage associé, par son lectorat, à la presse sociale qu’à la presse grand public (59%, +2 points par rapport à 2016), précise les auteurs de l’étude, même si les lecteurs associent encore la qualité de la mise en page et la diversité des points de vue à la presse grand public ».
Arnaud Blanc