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La Provence reprend l’offensive

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L’événement

La Provence reprend l’offensive

Un an après l’arrivée de Jean-Louis Pelé à la direction générale et huit mois après celle d’Olivier Biscaye à la direction de la rédaction, la Provence est en ordre de marche. Le lancement, le 20 septembre, de la Provence audio marque le coup d’envoi d’une série d’innovations, à la fois éditoriales, technologiques et industrielles, qui aboutiront début janvier à la sortie d’une nouvelle maquette au format tabloïd. « Après plusieurs mois de transformations et de réorganisations, la Provence est en train de redresser la tête et d’accélérer », a assuré Jean-Louis Pelé, le 19 septembre dernier, lors d’une conférence de presse dans ses nouveaux locaux marseillais. Décryptage.

Un besoin de se réinventer et de s’affirmer

A leur arrivée à la Provence, Jean-Louis Pelé et Olivier Biscaye ont fait le même constat : il était urgent de « remettre le journal là où il n’était plus », et pas seulement d’un point de vue géographique. « Depuis le début de l’année, nous nous sommes attelés à remettre les fondamentaux sur l’établi, traduit Olivier Biscaye. Nous avons non seulement réinvesti des communes et des quartiers de nos trois départements, où nous nous avions disparu ces dernières années, en recrutant quelque 80 correspondants et en augmentant la pagination des locales, mais nous avons aussi développé du contenu éditorial là où sont les gens, sur le papier, sur le numérique et en vidéo, mais aussi en multipliant les partenariats pour être présent sur tous les événements locaux ». Son leitmotiv : « la Provence est un média engagé pour ses territoires, elle doit donner toute sa place à l’actualité qui concerne les habitants, celle qui l’intéresse et fait débat, en valorisant les initiatives locales et en donnant davantage la parole aux citoyens ».

Le moteur de l’innovation

Le lancement, le 20 septembre, de la Provence audio est le signe de cette volonté de multiplier les façons de consommer les contenus du journal, avec la promesse de pouvoir « écouter la Provence quel que soit l’endroit où vous vous trouvez, y compris en voiture et en mobilité », assure Jean-Louis Pelé. Concrètement, une solution technologique, fondée sur l’IA, transforme les articles web et print en audio, et permet d’accéder aux titres de une, quatre fois par jour (le matin, à midi, l’après-mie et le soir). « Contrairement aux autres solutions du marché, l’IA intervient pour reformuler un audio proche de la radio, poursuit-il. C’est assez fluide à utiliser ». « La Provence audio est une clé qui nous manquait pour capter des lecteurs différemment », ajoute Olivier Biscaye.

Car l’objectif est clairement de reconquérir des lecteurs, quel que soit le support. Il faut dire que l’urgence est là : la diffusion France payée s’est encore érodée de 11,01% en un an, à 53 619 exemplaires sur la période juillet 2024-juin 2025, quand elle était encore de 73 365 exemplaires en 2021. « La tâche est rude, mais les résultats enregistrés depuis le début de l’année sont plutôt encourageants », tient à rappeler Jean-Louis Pelé, en citant des audiences numériques en croissance de 15% (à 140 millions de visites depuis janvier), 491 millions de vidéos vues, et un portefeuille de 10 365 abonnés numériques abonnés numériques (sur un total de 31 966 abonnés) en hausse de 5% par rapport à janvier. « Les ventes au numéro et les abonnements papier sont en recul, mais le numérique, après un trou d’air en 2024, reprend des couleurs », souligne-t-il.

De nouvelles newsletters thématiques

La conquête de nouveaux lecteurs passe aussi par le lancement d’innovations éditoriales, notamment via des newsletters thématiques : l’une sur l’économie territoriale le 9 septembre, l’autre sur le local le 16 septembre. « L’objectif est de montrer qu’il y a des dynamiques positives dans nos territoires, explique Olivier Biscaye. Notre rôle est de valoriser ce qui marche au niveau local ». Autre priorité des mois à venir, les élections municipales feront l’objet d’un traitement ad-hoc à partir de la mi-octobre. « Toutes les communes seront traités sans exception, précise le directeur de la rédaction. Et nous organiserons, à partir de janvier, des débats publics dans 30 villes à enjeu. L’idée est de remettre la Provence au cœur des préoccupations des lecteurs ». Au-delà du journal papier, la vidéo fera l’objet d’un effort particulier de la rédaction, que ce soit sur TikTok, Instagram ou Facebook. « Nous devons être là où sont les habitants de notre zone de diffusion ».

Un chantier industriel très avancé

La relance du journal s’est accompagnée, ces derniers mois, d’un gros chantier industriel, autour de deux projets : l’emménagement dans de nouveaux locaux et l’ouverture d’un nouveau centre d’impression. Situé à deux pas du Vieux port et de la gare, Grand central est un bâtiment ultramoderne qui regroupe les différents médias du groupe, y compris BFM RMC. Là encore, l’ambition est de se rapprocher des Marseillais avec d’ouverture d’un café de la presse ouvert à tous. « C’est peut-être ce qui se voit le moins, déplore Jean-Louis Pelé, mais c’est pourtant un investissement essentiel pour nos équipes ».

L’impression du quotidien, de son côté, sera transférée dès le 1er octobre à Vitrolles, ce qui entraîne la fermeture du site de Salengro le 30 septembre. « Conformément au rapport Soriano, qui préconisait des mutualisations entre les éditeurs, nous allons y imprimer la Provence, mais aussi Nice matin (à la fin du premier trimestre 2026), la Marseillaise, l’Humanité et l’Equipe le dimanche ». Conséquence, le quotidien passe au format tabloïd dès le 1er octobre, même s’il faudra attendre le 10 janvier pour la version définitive avec une nouvelle maquette. D’ici là, « nous allons aller, du 7 au 30 octobre, à la rencontre de nos abonnés pour leur expliquer ces changements et recueillir leur avis, ajoute Olivier Biscaye, car nous savons que ces évolutions de maquette et de contenu peuvent désarçonner ».

Une situation économique encore précaire

Ce chantier d’impression (sur un site déjà existant) a bien sûr été l’occasion de réaliser des économiques significatives avec une trentaine de départs (et ce sera la même chose du côté de Nice matin l’an prochain). Car le journal a encore enregistré 10 millions d’euros de pertes en 2024. « Nos performances économiques s’améliorent, mais je me garderais bien de donner une date pour notre retour à l’équilibre, tant la conjoncture est compliquée, souligne Jean-Louis Pelé. Mais c’est bien la trajectoire à laquelle on aspire ».

Didier Falcand

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