L’événement
Les projets d’Unique Heritage média pour National Geographic
L’édition française de National Geographic est désormais publié par le groupe Unique Heritage média (UHM), qui a pris le relais de Prisma média. Le premier numéro de cette nouvelle série du magazine a été publié le 29 octobre. Emmanuel Mounier, le président-fondateur d’UHM, nous explique pourquoi il a souhaité reprendre cette licence et ce qu’il en attend pour National Geographic et pour son propre groupe. Entretien.
Les Clés de la presse. Pourquoi avez-vous repris cette licence ?
Emmanuel Mounier. D’abord parce que National Geographic nous fait confiance depuis huit ans sur la publication de National Geographic kids. Ils ont naturellement pensé à nous proposer la version adulte suite à l’arrêt de publication annoncé par Prisma en mai dernier. Les discussions ont avancé très vite, du fait de notre très bonne connaissance des contrats de licence du groupe Disney (NG partner est une joint-venture détenue à 73% par TWDC et 27% par National Geographic society, NDLR).
Par ailleurs, il existe, sur le plan marketing et client, une forte complémentarité de cible CSP+, éduquée et curieuse de découverte, avec Epsiloon, et National Geographic est, en termes de contenus, un magazine parfaitement dans l’ADN du groupe Unique Heritage média, qui cherche à décrire le monde dans sa diversité et sa beauté, en sachant exploiter la photographie comme vecteur important du média. Nous allons amplifier cet usage dans les mois qui viennent.
Avez-vous repris les équipes de Prisma qui travaillaient sur le titre, ou repartez-vous avec un nouveau casting ?
E.M. Nous partons sur un nouveau casting, en synergies avec nos propres équipes, tant d’un point de vue éditorial que marketing. La commercialisation publicitaire, en revanche, restera gérée par la régie de Prisma.
Faut-il s’attendre à beaucoup d’évolutions éditoriales, voire un changement de périodicité ?
E.M. La périodicité mensuelle est parfaitement alignée avec le rythme de lecture de l’audience, et calée sur la périodicité de la publication américaine, principale source de nos articles. Nous ne changerons pas cela.
Quels ponts et synergies imaginez-vous avec la version Kids d’une part, et la rédaction d’Epsiloon d’autre part ?
E.M. Les synergies commerciales avec National Geographic kids sont nombreuses et nous allons en proposer de nouvelles. Avec Epsiloon, nous allons travailler sur la complémentarité de nos sources également, notamment sur la partie des actualités scientifiques qui pourraient être d’intérêt dans National Geographic. Les équipes éditoriales et journalistiques engagées sur notre premier numéro viennent d’une part de notre périmètre historique Fleurus, d’autre part d’Epsiloon. Un beau mariage de talents.
Quelles sont vos ambitions, sur le plan publicitaire et sur la diffusion, passée de 38 000 exemplaires en 2021 à 25 636 exemplaires sur 2024-2025 ?
E.M. Dans un marché magazine en forte décroissance, les ambitions sont à ce stade à une stabilisation de la diffusion dans les prochains mois. Nous misons beaucoup sur cette marque pour nouer des partenariats en termes de visibilité avec diverses manifestations et expositions. C’est aussi l’occasion pour nous de structurer un pôle de développement sur nos deux médias premium que sont National Geographic et Epsiloon. Je vous donne rendez-vous dans six mois pour faire un point sur notre stratégie de développement.
Le modèle économique (publicité + diffusion) vous paraît-il toujours adapté ?
E.M. Comme pour l’ensemble des autres publications du groupe, nous allons beaucoup travailler la diffusion via abonnement : le rendez-vous offert par National Geographic tous les mois est un excellent moment pour notre lectorat de prendre le temps de lecture de fonds, et probablement s’en servir comme une pause et une alternative à la frénésie des écrans.
Propos recueillis par Didier Falcand
 


                                    

