L’événement
Une année 2025 de grand changement pour Nice matin
Pour son 80ème anniversaire, Nice matin promet de profonds changements en 2025. Cela commence dès aujourd’hui, 28 février, avec une nouvelle formule, mais « la mutation se poursuivra cet été avec un nouveau site, nous explique Denis Carreaux, le directeur des rédactions du groupe, dans un entretien aux Clés de la presse, et nous avons ouvert le chantier d’une nouvelle application ». 2025 verra aussi l’internalisation de la plateforme de gestion du réseau de distribution et le déploiement d’un nouveau CMS éditorial dans les rédactions, avec l’adoption de celui du Monde (Sirius), puisque les deux groupes partagent le même actionnaire, Xavier Niel.
Une maquette plus moderne, plus aérée et plus colorée
Plus qu’une nouvelle formule, les lecteurs de Nice matin (mais aussi Var matin et Monaco matin) ont surtout droit à une nouvelle maquette, « plus moderne, plus aérée et plus colorée », dont la conception a été confiée au directeur artistique Jean-François Labour, qui a notamment dirigé la refonte des maquettes du Figaro, de l’Equipe, du Parisien et créé celle de la Tribune dimanche. « C’est un message fort adressé à nos lecteurs, à ceux qui ne nous lisent plus ou ceux qui pourraient nous lire, souligne Denis Carreaux. Nous sommes encore puissants sur le papier, et nous croyons en l’avenir du print ». Le message s’adresse aussi aux annonceurs puisque cette nouvelle formule s’accompagne de la création de trois nouveaux formats publicitaires, spécialement conçus pour maximiser l’impact des campagnes, pour une publicité efficace et mieux intégrée.
Un an de préparation avec la rédaction et les lecteurs
Il aura fallu près d’un an pour imaginer cette nouvelle formule, « qui est le fruit d’un travail collectif entrepris par la rédaction, et enrichi par des tables rondes réunissant abonnés et lecteurs occasionnels, explique Olivier Marino, directeur adjoint des rédactions. Les lecteurs ont montré un véritable engouement pour les changements opérés : ils ont trouvé la nouvelle formule véritablement différente de l’actuelle, rendant le journal plus attractif et plus agréable à lire ».
Parmi les principaux changements, citons le choix d’une nouvelle typographie, l’apparition sur la tranche de la Une d’un sommaire en couleurs, l’adoption d’un code couleur différenciant les rubriques, des folios plus discrets pour remplacer les têtières, le retour des mots-clés géographiques en tête des articles locaux pour mieux identifier les territoires, l’ajout de colonnes en bords extérieurs pour publier davantage d’informations snacking, le retour des pages magazine en fin d’édition et une plus grande place accordée à la photo.
Une volonté de relancer la diffusion
Avec cet investissement significatif, la direction de Nice matin a pour ambition de relancer la diffusion France payée du journal, passée de 61 561 exemplaires en 2020 à 49 890 en 2024. « Ce sera peut-être difficile de repartir à la hausse, concède Denis Carreaux, mais nous devrions freiner l’érosion (-2,46% en 2024) grâce à la qualité éditoriale, l’exclusivité de l’information et la proximité. Cela passera par la conquête de nouveaux lecteurs ». Un gros effort a aussi été réalisé au niveau du réseau de distribution du journal, dont la gestion été réinternalisée, afin de resserrer les liens avec les marchands de presse, sans oublier la création de nouveaux points de vente. En 2024, selon l’ACPM, les ventes au numéro représentent 22% de la diffusion de Nice matin (28% pour les versions numériques et 50% pour l’abonnement papier).
La conquête de nouveaux lecteurs (ou le retour des anciens) s’appuiera, au-delà des contenus, sur une campagne de communication multicanale, construite autour du slogan Tout change sauf l’essentiel. « Elle souligne l’engagement du groupe à se renouveler, tout en restant fidèle à ses valeurs et à son rôle d’un média de proximité, précise-t-il. La forme évolue tout en préservant l’essentiel : une information locale et régionale de qualité ».
Un chantier numérique à venir
Après le print, 2025 verra l’aboutissement du chantier numérique. Un nouveau site Internet devrait voir le jour d’ici à l’été, avec une accélération sur la vidéo. « On va se muscler en termes d’organisation », promet Denis Carreaux. Le développement d’une nouvelle application est aussi dans les cartons. Car 2025 s’inscrit dans la perspective des municipales de 2026, dans un peu plus d’un an, qui sont « notre coupe du monde à nous », rappelle-t-il. Or, contrairement à certaines idées reçues, les lecteurs ont beaucoup d’intérêt pour la politique. « C’est l’un des enseignements de le relance, en septembre 2023, de nos éditions du dimanche, souligne le directeur des rédactions. Ce qui constitue pour nous un formidable levier ».
Didier Falcand