« Walp est une invitation à oser d’autres façons d’être au monde »
Nans et Mouts, les personnages de l’émission Nus & culottés, qui existe depuis 2012 sur France télévisions, se sont associés avec le groupe Bayard pour lancer, le 22 novembre dernier, une nouvelle déclinaison presse de leur concept de vagabondage. Baptisé (à poil en verlan), ce mook est nous explique Nans Thomassey, dit Nans. . Entretien.
Les Clés de la presse. Comment est né ce projet décapant et jubilatoire dédié au vagabondage, au réenchantement et à la rencontre ?
Nans. Il s’inscrit dans la continuité de ce que nous faisons ensemble depuis vingt ans avec Mouts (surnom de Guillaume Tisserand-Mouton) autour de la démarche du vagabondage. En se mettant volontairement en position de vulnérabilité (que ce soit nu, sans argent et sans destination préalable, NDLR), la relation avec l’autre devient nécessaire, et les notions de solidarité, d’hospitalité et de générosité prennent tout leur sens. Elles permettent de réactiver le lien humain, ce qui me semble essentiel dans le monde actuel. Avec Walp, nous souhaitons donner la parole à ces vagabondes et vagabonds et animer une communauté de passionnés.
Comment le faites-vous concrètement ?
Nans. Il existe de nombreuses manières de raconter le vagabondage, de la BD au reportage photo en passant par des portraits et des interviews. Cela nous permet d’aborder des questions profondes avec de l’humour et de la légèreté. Sur le fond, le magazine est découpé en plusieurs parties : Vagabonder (l’aventure d’un(e) vagabond (e), le récit de périples hors normes), rencontrer (à travers des portraits), respirer (une aventure vécue racontée en BD), explorer (un dossier sur une question, comme apprivoiser l’inconfort), savourer (des brèves ludiques et décalées, un carnet de voyage, des images étonnantes) et oser pour passer à l’action (conseils et défis de vagabondage, cueillettes et recettes sauvages, tutos et jeux collaboratifs).
Quel est votre modèle économique ?
Nans. Comme nous ne voulons pas de publicité, le modèle économique repose essentiellement sur la diffusion, que ce soit via l’abonnement ou la vente au numéro. Une campagne de financement participatif, réalisée sur Ulule en amont du lancement, a dépassé nos objectifs de 1127%, avec un peu plus de 5600 préventes. Et notre association avec le groupe Bayard, avec qui nous partageons les valeurs humanistes, nous permet de partir dans de bonnes conditions dans l’aventure de la vente au numéro, qui nous avait manqué dans l’expérience print précédente (la Tribu du vivant).
Vous annoncez un tirage de 15 000 exemplaires pour le premier numéro. Quels sont vos objectifs ?
Nans. Notre objectif est avant tout d’atteindre le point d’équilibre et d’être rentable. Mais au-delà, nous nous inscrivons dans une démarche de long terme, avec l’ambition de fidéliser nos lecteurs et de créer une vraie communauté. C’est pourquoi nous sommes présents sur Internet (avec le site Magazinewalp.com), sur Facebook et Instagram. Et nous allons partir à la rencontre de cette tribu en organisant des soirées insolites ou, cet été, des bivouacs improvisés, en reprenant notre concept de vagabondage, en arrivant dans un lieu inconnu avec le défi d’organiser un événement en moins de 24 heures. Car l’imprévu fait du bien et est essentiel à l’épanouissement d’un être humain.
Propos recueillis par Didier Falcand