L’événement
Quotidiens et magazines à l’offensive sur l’IA
Les éditeurs de l’Alliance et du SEPM lancent une première action pour faire respecter leurs droits par les bases de données publiques alimentant l’IA générative. Cette initiative est une réponse à l’utilisation massive, par les fournisseurs d’IA générative, de contenus de presse via des bases de données dites « publiques » qui reproduisent et distribuent sans autorisation, ni mise en œuvre de quelque restriction d’accès que ce soit, des millions d’articles protégés par le droit d’auteur et le droit voisin.
Le fondement de leur réflexion
L’Alliance de la presse d’information générale et le Syndicat des éditeurs de presse magazine (SEPM) annoncent le lancement d’une action coordonnée visant à obtenir le retrait des contenus de leurs membres des bases de données publiques Common Crawl, C4 et Oscar, qui sont massivement utilisées par les services d’intelligence artificielle générative pour l’entraînement de leurs modèles de langage. « Cette initiative répond à un constat alarmant, soulignent-ils : les fournisseurs d’IA générative s’approvisionnent massivement en contenus de presse via des bases de données dites publiques qui reproduisent et distribuent sans autorisation, ni mise en œuvre de quelque restriction d’accès que ce soit, des millions d’articles protégés par le droit d’auteur et le droit voisin. De fait, ces datasets constituent un écosystème de blanchiment d’usages non autorisés, permettant aux fournisseurs de services d’IA générative de contourner la loi en utilisant des données soi-disant libres d’accès ».
Trois objectifs principaux
L’action engagée par l’Alliance et le SEPM vise trois objectifs. D’abord constater la présence massive des contenus de presse dans ces bases, de manière méthodique et systématique ; puis obtenir le retrait effectif de l’ensemble des contenus concernés par des mises en demeure coordonnées, afin de renforcer les capacités de négociation des éditeurs ; enfin constituer un arsenal juridique pour de futures actions à l’encontre de ceux qui ont profité indûment de ces contenus protégés. « Cette action porte un principe fondamental, rappellent-ils : la production d’une information professionnelle nécessite des investissements qui doivent être justement rémunérés ». Les éditeurs de l’Alliance et du SEPM, qui emploient 57% des journalistes français, défendent ainsi « la viabilité économique d’un journalisme professionnel et de qualité, qui constitue une garantie essentielle pour une société démocratique ».
Chloé Fournier