Après un premier semestre en berne, le marché français de la publicité digitale a finalement achevé l’année 2023 sur une croissance de 9%, à 9,3 milliards d’euros, selon le 31ème observatoire de l’e-pub, réalisé par le cabinet Oliver Wyman pour le SRI et l’Udecam. « Ce marché est structurellement dynamique, estime Emmanuel Amiot, partner communication, média et technology chez Oliver Wyman, il a même doublé depuis 2017, et devrait même dépasser les 10 milliards d’euros en 2024 ». Seul bémol, ce marché est surtout tiré par les grandes plateformes américaines, et les médias français ont bien du mal à en bénéficier. Pire, pour la première fois, le secteur de l’édition et de l’information, qui regroupe les sites de presse et les grands pure-players d’information, s’affiche en baisse de 6% en 2023, à 548 millions d’euros. Une décroissance qui s’explique par un transfert des budgets publicitaires en dehors du display, au profit des formats vidéos et audio. « Si l’on ne peut que se féliciter de la bonne dynamique du marché, il faut revenir sur un constat très grave : cette croissance ne profite pas à tous les acteurs, déplore Corinne Mregen, la nouvelle présidente du SRI. Cette baisse de 6% des recettes publicitaires digitales de l’édition-info est alarmante car elle est susceptible de remettre en cause le financement des contenus par les éditeurs »