Invité de l’Association des journalistes médias le 20 mars,
Claude Perdriel est revenu sur la cession du Nouvel obs aux trois actionnaires
du Monde, mais aussi sur ce qu’il compte faire des deux titres qu’il conserve,
Challenges et Sciences et avenir. Reste à attendre la décision de l’autorité de
la concurrence (d’ici à trois semaines) pour boucler l’opération.
Près de 10 millions
de pertes pour l’Obs en 2013
C’est bien parce que les pertes du Nouvel obs (9,8 millions
d’euros en 2013) étaient trop lourdes que Claude Perdriel s’est résolu à
appeler Xavier Niel à la rescousse. « Les pertes du commençaient à
dépasser ce que je pouvais assumer », reconnaît-il sans ambage. A titre de
comparaison, SFA n’a dégagé que 1,5 million de bénéfices l’an dernier. Il
conserve néanmoins 33,5% du capital du news magazine.
Un prix
volontairement bas
Le prix annoncé (6,5 millions d’euros d’augmentation de
capital et 6,5 millions d’euros versés à Claude Perdriel) en a surpris plus
d’un, pour un journal qui réalise 90 millions d'euros de chiffre d'affaires et dont
la diffusion avoisine les 500 000 exemplaires. Mais son fondateur
l’assume : « Je ne voulais pas le vendre, je considère que je devais
le donner ». D’ailleurs, sur les 6,5 millions reçus, il va en reverser 1,5
million au journal, pour participer à sa restructuration, et consacrer
900 000 euros pour régulariser une situation particulière (il donnait un
supplément de salaire à certains salariés). Le reste (4,1 millions d’euros)
sera intégralement investi dans le développement de Challenges et Sciences et
avenir.
Les conditions
imposées aux repreneurs
Pour signer l’accord, Claude Perdriel a imposé quelques
conditions : être consulté sur les départs au cours des six premiers mois,
diriger Télé obs et Paris obs pendant deux ans, et s’occuper des couvertures de
l’Obs pendant un an. Le reste n’est pas contractuel, mais il compte sur ses
bonnes relations avec Louis Dreyfus (le fils et le gendre d’amis proches) qui a
d’ailleurs travaillé plusieurs années à l’Obs. Il estime aussi que le prix
accordé lui « donne un poids moral plus grand que si j'avais reçu 50
millions ».
Propos recueillis par Didier Falcand