C’était jusque-là une rumeur régulièrement démentie. C’est
désormais officiellement une éventualité. Depuis un communiqué publié le 5
décembre, le groupe belge Roularta a reconnu « avoir reçu ces derniers temps différentes marques
d’intérêt pour ses activités françaises », et décidé « d’étudier toutes les options
stratégiques possibles ». Tout en précisant ne pas avoir l’intention de vendre ses activités en
France : « il n’est pas question d’une mise en vente
officielle ».
Un intérêt marqué de
Bolloré pour l’Express
Ce n’est pas nouveau. Vincent Bolloré avait déjà essayé, il
y a quelques années, de racheter l’Express, mais le prix proposé n’était pas
suffisamment attractif pour que le groupe belge, qui a déboursé 210 millions
d’euros pour s’implanter en France, donne suite. Aujourd’hui, à l’heure où Rik
de Nolf, le patron propriétaire de Roularta, s’apprête à passer la main au
profit de ses enfants, la situation a bien changé. Les activités françaises, à
l’exception de l’Etudiant et de Point de vue, perdent de l’argent, en dépit
d’un plan social et d’une restructuration qui a entraîné l’arrêt de
l’Entreprise et la fusion de Maison magazine et Maison française. Mais l’homme
d’affaires, qui a mis la main sur Vivendi, ne veut certainement pas reprendre
l’intégralité du groupe qui, en dehors de l’Express et de l’Expansion, possède
l’Etudiant, Point de vue, Studio ciné live, A nous Paris et un pôle de
décoration très important (Côté est, Côté sud, Côté ouest).
Une valorisation
compliquée
Autre interrogation, à quel prix Roularta acceptera-t-il de
céder ses activités françaises ? En vendant le Nouvel obs pour quelques
millions d’euros, Claude Perdriel a placé la barre… très bas pour l’Express.
Selon nos informations, le groupe Express Roularta pourrait valoir entre 50 et
80 millions d’euros : un tiers pour l’Etudiant, un tiers pour Point de vue
et un tiers pour le reste. Pour mémoire, l’ensemble a réalisé l’an dernier un
chiffre d’affaires de 165 millions d’euros, ce qui plaçait ce groupe au 18ème
rang de notre classement des éditeurs de presse, paru dans notre magazine de
septembre.
Didier Falcand