A l’heure où « la révolution digitale transforme tous
les métiers, notamment le journalisme », selon Emmanuel Chain, le
président du conseil d’administration du CFJ, le Centre de formation des
journalistes annonce le lancement, en septembre prochain, de W, l’école des
contenus et de la création numérique.
Un nom en allusion à
la fameuse « règle des 5W » du journalisme
Le nom de cette école post-bac, qui va former en trois ans
aux métiers de la production de contenus dans tous les domaines (de la
communication au marketing, en passant par la culture journalisme, l’éducation,
la recherche, le cinéma, l’animation ou la data) a été choisi en référence au
Web -Ludovic Blécher, directeur du fonds Google pour l’innovation, par ailleurs
président du comité stratégique de l’école, préfère la référence du mot
numérique-, mais est également un clin d’œil à la fameuse « règle des
5W » du journalisme (who did what, when, where and why), « car le
fonctionnement de l’école va reposer sur le questionnement, le travail ensemble
t l’ouverture sur le monde », affirme Julie Joly, directrice du CFJ et de
l’école W.
Une pédagogie en mode
projet
Loin des cours théoriques (aucun amphi), W veut avant tout
privilégier l’action et le mode projet. Tout le cursus des trois ans est fondé
sur la création effective de contenus créatifs, seul ou en groupe, avec une
multiplication de cas pratiques et de stages. Ce qui n’empêche pas une priorité
donnée aux savoirs, notamment en matière de culture générale. « L’idée
n’est pas de leur faire ingurgiter une culture encyclopédique, mais de leur
donner les clés pour savoir aller chercher l’information », tient à
souligner Cedric Rouquette, le directeur exécutif de W, qui insiste aussi sur
les deux autres socles de la formation : le savoir-faire (en matière
d’écritures, de photos, d’infographies, de sons, de dataa, mais aussi sur la
propriété intellectuelle) et le savoir-être (la capacité à faire partie d’une
équipe, l’autonomie, le management…).
Pas de concours, mais
une sélection
Contrairement au CFJ, accessible sur un concours très
sélectif, cette nouvelle école, considérée comme un incubateur au sein de
l’école de journalisme, recrutera essentiellement sur dossier. « Notre
objectif est de détecter des profils et des potentiels, pas des premiers de la
classe », souligne Julie Joly. La sélection ne sera donc pas absente, mais
elle le reposera pas sur un dossier scolaire, mais sur la curiosité,
l’ouverture d’esprit, le potentiel créatif et la motivation : seul le
diplôme du bac sera exigé, dans la mesure où l’école W délivre un bachelor au
bout de trois ans. La première promotion, qui s’installera en septembre dans
des locaux tout neufs du 12ème arrondissement de Paris (le CFJ y
déménagera également), devrait compter une centaine d’étudiants, les suivantes
pouvant aller jusqu’à 150.
Didier Falcand