A l’initiative du SRI
et de l’Udecam, l’interprofession des médias planche sur un label de qualité,
le « digital ad trust ». L’ACPM et le CESP ont été retenus pour en
assurer la rédaction. Les Clés de la presse fait le point sur le travail en
cours.
Un projet qui réunit
l’interprofession
« L’idée a germé à l’été 2016 », nous raconte Hélène
Chartier, directrice générale du SRI. Le 2 juillet, la présidente du SRI,
Sophie Poncin, et le président de l’Udecam, Jean-Luc Chetrit (remplacé depuis par
Pierre Conte), ont annoncé le lancement d’un travail sur un label, le
« digital ad trust ». Une initiative qui permettrait de reconnaître
« les bons joueurs publicitaires », selon Hélène Chartier, pour que
les annonceurs sachent sur quels sites communiquer. A l’automne 2016, la
décision de labelliser les sites plutôt que les régies a été prise. Un appel
d’offres a été ouvert, remporté par la candidature conjointe de l’ACPM et du
CESP. Leur mission : rédiger un référentiel. « Nous avons entraîné
toute l’interprofession, souligne Hélène Chartier, et même ouvert la
gouvernance aux annonceurs avec l’UDA ». Le Geste et l’IAB font aussi
partie de l’aventure.
A travers un workshop, les différents acteurs, « les
représentants de l’ensemble de la chaîne de valeur », selon Françoise
Chambre, déléguée générale de l’Udecam, travaillent sur ce référentiel :
« il est très pragmatique, il reflète les réalités concrètes et de terrain
de chaque étape de la chaîne de valeur », ajoute-t-elle. Les acteurs
s’appuient sur des chartes, des bonnes pratiques de leur secteur, pour en sortir
des indicateurs concrets. Cinq critères ont été retenus :
- la brand safety : la publicité apparaît dans un environnement propre,
- la visibilité, soit le comptage (et non l’efficacité),
- la fraude : la garantie que la publicité est vue par un humain, pas par
un robot,
- l’expérience utilisateur, le respect des formats, des normes de l’IAB, le
temps de chargement, le confort de navigation, le non-encombrement de la
publicité,
- le respect des données personnelles : une transparence pour l’annonceur
mais aussi pour l’éditeur.
Un objectif
commun : « restaurer la confiance
« Nous aimerions lancer le deuxième appel d’offres,
pour déterminer qui sera le tiers certificateur, avant l’été, de manière à
pouvoir activer le label dès la rentrée », explique Hélène Chartier.
L’objectif, pour le SRI, est de « donner des repères aux annonceurs, leur
garantir les sites qui font preuve des meilleures pratiques publicitaires et
éditoriales, qu’ils sachent ceux qui s’autorégulent ». Pour les éditeurs,
l’intérêt est donc de « pouvoir prouver leur transparence, la qualité de
leurs supports », selon Philippe Rincé, directeur général de l’ACPM.
« Le digital croît de manière exponentielle, précise Françoise Chambre. Cette
croissance doit être maîtrisée, nous devons restaurer la confiance pour les
annonceurs mais aussi auprès des internautes ». Ainsi, la rédaction de ces
bonnes pratiques devrait « pousser la qualité ».
Justine Cantrel